20 Clés pour comprendre le judaïsme

Dans un premier article, Sylvie Anne Goldberg, directrice d’études à l’Ecole pratique des hautes études (EHESS), se demande comment s’est forgé ce terme « Juif », alors que l’on se dit « Juif » par affiliation à une histoire, par conviction religieuse et/ou par fidélité à une mémoire. Sophie Kessler-Mesguich, professeur de linguistique à l’Université Paris III, indique que les langues juives sont le fruit de nombreux apports historiques, dus en particulier aux migrations. Benjamin Gross, professeur de philosophie à l’université de Bar Ilan à Jérusalem, rappelle que la tradition juive a interprété son « élection » selon deux voies : la première comporte des devoirs et est liée à la fidélité au contrat de l’Alliance. La seconde insiste sur la relation privilégiée et la permanence de celle-ci au cours de l’Histoire, afin de promouvoir jusqu’à sa réussite ultime le projet divin pour l’humanité. André Lemaire, directeur d’études à l’EHESS, retrace l’histoire du Temple de Jérusalem, le Saint des saints. Le philosophe Armand Abécassis parle des cinq premiers Livres de la Bible et le maître talmudique Adin Steinsaltz répond à des questions sur le Talmud. Roland Goetschel s’intéresse à la mystique juive (la Kabbale) et le Rabbin Marc-Alain Ouaknin rappelle que les mythes, rites et signes incarnent la mémoire juive au même titre que les traditions orales et écrites. Le Grand Rabbin de Paris, David Messas, parle des 613 commandements (mitsvot) qui ont été transmis oralement par Dieu à Moïse afin qu’il les communique aux enfants d’Israël, alors que Jean-pierre Allali, membre du bureau exécutif du CRIF, parle de la Cacheroute. L’ancien Grand Rabbin de Paris, Alain Goldman évoque la liturgie hébraïque et Michel Gugenheim, directeur du Séminaire israélite de France, répond aux questions de Jean-Pierre Allali sur le cycle de la vie juive, notamment rythmé par la succession du Shabbat, des solennités et des fêtes. Puis, Jean-Pierre Allali dresse le portrait des grandes figures du judaïsme post-biblique (Philon d’Alexandrie, Rachi, Maimonide, Joseph Caro, Martin Buber, Joseph Dov Soloveitchik, Abraham Heschel ; Emmanuel Levinas, André Neher, Manitou…) Nelly Hansson, directrice de la Fondation du judaïsme français rappelle que la tradition juive a permis qu’il n’existe pas d’interprétation absolue et unique de la parole révélée. C’est pourquoi, au cours du temps, diverses exégèses ont donné naissance à plusieurs courants. L’historien Elie Barnavi, ancien Ambassadeur d’Israël en France, parle de la diaspora, première population à avoir connu l‘exil massif et avoir fait de cette notion une caractéristique de sa propre identité. Le démographe Sergio della Pergola note que la population juive est partout en régression, sauf en Israël et que ce déclin va s’accentuer. L’historien Georges Bensoussan revient à la fois sur le sionisme qui a voulu transformer un destin subi de colonisé de l’intérieur à une destinée assumée et sur les préjugés religieux ou économiques et sur les théories pseudo scientifiques du racisme, qui font du Juif un perpétuel bouc émissaire. L’historienne Annette Wieviorka parle de la Shoah et Régine Azria, chargée de recherches au CNRS, parle des Juifs de France, dont l’histoire fut tourmentée. Pour terminer ce numéro, Armand et Eliette Abécassis ainsi que le sociologue Gérard Rabinovitch parlent de culture (art, humour, cinéma, philosophie, littérature).

Le Monde des religions, 20 clés pour comprendre le judaïsme, hors-série numéro 2, 83 p, 6,90 €. Ce numéro est publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et en partenariat avec France Culture.