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Publié le 6 Décembre 2012

Un meeting pro-palestinien fait des vagues au Mirail

Une université, lieu ouvert par excellence, est-elle fondée à accueillir des débats partisans dans son enceinte, a fortiori quand ceux-ci sont d'une brûlante actualité ? Le collectif engagé «Coup pour coup 31» qui a programmé, samedi 8 décembre 2012, un meeting pro-palestinien dans l'amphi 9 de la fac de sciences humaines sur le thème «Palestine vaincra» n'en doute pas. Mais son initiative alimente déjà une polémique en raison, notamment, de la présence attendue, lors de ce happening, d'Abu Sami, représentant du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), une organisation considérée comme terroriste par toute l'Union Européenne. 

C'est là que le bât blesse pour Nicole Yardeni, la présidente du CRIF Toulouse-Midi Pyrénées : «Le rôle d'une université est de permettre le débat d'idées, pas de cristalliser des tensions », souligne-t-elle. « Malheureusement, en invitant le FPLP, Coup pour Coup 31 pense surtout faire un coup médiatique». Et de poursuivre : «Cette forme de guérilla est emblématique du climat actuel à Toulouse, après les tags de l'Hôtel-Dieu, les attaques du siège du PS ou les exhibitions violentes place du Capitole, c'est un danger pour notre démocratie».

 

De leur côté, les «Jeunes populaires» de l'UMP demandent «solennellement» au président de l'université, Jean-Michel Minovez, l'annulation du meeting.

 

Si la fac n'a pas souhaité communiquer «dans l'immédiat» sur le sujet, Nicole Yardeni se fait accusatrice : «Le président encourage l'expression non contradictoire d'opinions extrêmes. Cela se fait au détriment de l'ensemble des étudiants en faisant courir un grand risque au projet de pôle d'excellence (Idex) toulousain», explique-t-elle. Un autre terrain polémique. Quant au collectif «Coup pour coup 31», il dénonce «des méthodes qui visent à empêcher toutes formes de débats en soutien au peuple palestinien».

 

Article de Gilles-R. Souillé pour la Dépêche.