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Publié le 7 Septembre 2015

Septembre noir : les conséquences des attentats aux Jeux Olympiques de Munich en 1972

Le 5 septembre 1972, lors des jeux olympiques de Munich, 11 membres de l'équipe d'Israël étaient pris en otage et assassinés par des terroristes.

A l'occasion de la commémoration de ces attenats, nous reprenons un texte de Moti Kfir et Ram Oren, publié sur Atlantico le 12 janvier 2014
Moti Kfir est l'ancien directeur de l'école d'entraînement des Opérations spéciales de l'unité 188 (Renseignement de l'armée israélienne). Ancien avocat, Ram Oren est un journaliste et un romancier parmi les plus connus en Israël.
Pour le gouvernement israélien, il était clair qu’il devait réagir rapidement et fermement au massacre des onze athlètes à Munich. On fit appel à l’Air Force. Des avions israéliens bombardèrent les camps terroristes du Liban et de la Syrie, provoquant la mort d’un grand nombre de combattants qui s’entraînaient là-bas. Cependant, il était évident que cela ne suffirait pas à dissuader les organisations terroristes. Entre-temps, le Mossad reçut une information disant que Septembre noir avait déserté ses quartiers généraux de Beyrouth, craignant une attaque israélienne. La plupart des leaders du Fatah et des dirigeants d’autres organisations avaient décidé de faire profil bas jusqu’à ce que les choses se calment. Arafat lui-même était hautement protégé, il y avait donc pour l’instant peu d’espoir de réduire les rangs des terroristes arabes. Israël était dans une impasse. Il était évident qu’il fallait désormais frapper fort pour porter un coup fatal aux terroristes. Mais, en même temps, il était nécessaire de réagir immédiatement, même si cette action n’avait pas beaucoup d’effets ou n’était pas assez intimidante. On fit de nouveau appel à l’Air Force : ses avions s’envolèrent en direction du Liban, élargissant la portée des bombardements à différentes infrastructures et installations. Cela provoqua beaucoup de victimes et de blessés, mais il y eut très peu de gros titres dans les journaux. La presse israélienne fut cependant très critique vis-à-vis de telles opérations et le consensus général trouvait qu’elles n’atteignaient pas l’objectif visé...
Ali Hassan Salameh nageait dans le bonheur, plus victorieux et confiant que jamais, interprétant la réaction des Israéliens comme un signe clair de leur confusion et de leur position de faiblesse. Il sentait qu’il était plus que temps de lancer une nouvelle attaque contre Israël, qui assènerait un coup fatal au moral du pays. Quelque temps après les bombardements israéliens, il revint dans ses quartiers généraux. Il étudia plusieurs stratégies, il plaça ses agents localisés en Europe en état d’alerte et leur ordonna d’effectuer plusieurs missions.
Quelques jours plus tard, une unité de terroristes détourna un avion de passagers allemands, déclarant que si l’Allemagne ne relâchait pas les trois criminels qui avaient survécu au massacre de Munich, ils tueraient les otages. Les Allemands cédèrent. Les prisonniers furent libérés et embarquèrent dans un avion pour la Libye, où ils furent chaleureusement accueillis par une grande manifestation. Des gens furent piétinés à mort en essayant de toucher la main des trois criminels, comme s’ils étaient des envoyés de Dieu sur Terre. Ce succès encouragea Septembre noir à frapper une nouvelle fois quelques jours plus tard à différents endroits. Ami Schori, l’attaché à l’Agriculture de l’ambassade israélienne à Londres, était en train d’ouvrir son courrier du matin, comme à son habitude, quand dans ses mains explosa une lettre piégée envoyée à son bureau par une institution académique. Schori fut tué sur le coup. Zadok Ophir, un agent du Mossad basé à Bruxelles, était dans un café du centre-ville et attendait un Arabe qui lui avait promis de lui vendre des informations sur les gangs terroristes en Europe. Ce qu’il ignorait c’était que l’homme qu’il était sur le point de rencontrer était un agent double (et un agent de Septembre noir), qui lui avait préparé une mauvaise surprise. L’Arabe s’approcha d’Ophir et sortit un revolver. Il tira sur l’Israélien et le blessa gravement. Celui-ci resta entre la vie et la mort pendant plusieurs mois à l’hôpital de Bruxelles, avant de finalement s’en remettre et de reprendre du service.
À la suite de ces attaques, les Israéliens et Juifs du monde entier finirent par se sentir constamment menacés et en sécurité nulle part. Des mesures de sécurité contre le terrorisme furent instaurées dans tous les lieux où les populations juives étaient en nombre. Des règles de sécurité particulièrement strictes furent établies dans les synagogues et les écoles et établissements juifs. Pour Israël et le monde juif, il apparaissait évident qu’une réaction israélienne adéquate devait venir faire obstacle aux organisations terroristes... Lire l'intégralité.