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Il m'a beaucoup interrogé, sur l'antisémitisme, sur les inquiétudes des Juifs en France, sur la situation en Israël pendant la dernière opération de Gaza, mais aussi sur la situation de la médecine dans notre pays. De mon côté, je lui ai dit les nombreuses et profondes colères qu'avaient suscitées certains articles sur Israël publiés dans le Monde, que nous avions considérés comme inéquitablement orientés, mais également mon appréciation de certains éditoriaux de ces derniers mois, extrêmement clairs sur le développement de l'antisémitisme et ses visages actuels. Il écoutait avec beaucoup d'attention et beaucoup de modestie. Je lui avais dit lors d'une rencontre précédente que pour moi, comme pour beaucoup de gens de ma génération, Le Monde était le journal d'une vie, une compagne à laquelle malgré les déceptions et les tentations, on reste attaché par un fil tendu, mais solide. Érik Izraelewicz était, je pense, un homme de bien, un homme de dialogue et un homme d'équilibre. Dans le choc de cette disparition brutale, je voudrais témoigner mon appréciation et mes condoléances attristées à sa famille, à ses amis et à ses collaborateurs.
Richard Prasquier
Président du CRIF