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Photo : ©SéebergerFrères - 1944 - Un membre du Comité Parisien de la Libération (CPL)
Affirmer la souveraineté nationale du peuple français
La libération de la France commence le 6 juin 1944 avec le débarquement de Normandie, qui se poursuit par celui de Provence, le 15 août. Pour les Alliés, la libération de Paris n’est pas une priorité stratégique. Les ordres du général Eisenhower, commandant en chef des armées alliées, sont alors de contourner la capitale et de poursuivre l’armée allemande qui se replie vers l’est.
Du côté du Général de Gaulle, au contraire, l'objectif est de libérer la capitale le plus rapidement possible et d’affirmer la souveraineté du peuple français.
Cette libération commence le 10 août 1944. Ce jour-là, les cheminots se mettent en grève, suivis cinq jours plus tard par les employés du métro et les policiers, puis par les postiers le 18 août. Paris se couvre d’affiches appelant à l’insurrection. On voit des drapeaux français apparaître aux balcons des immeubles. Les communistes, commandés par le colonel Henri Rol-Tanguy, chef régional des FTP-FFI (Francs-tireurs et partisans), sont à la manœuvre. Les accrochages entre FFI et forces allemandes commencent en banlieue (Saint-Denis, Vitry, Aubervilliers). Les 17 et 18 août, l’insurrection se met vraiment en place. Le 19 août, des combats sporadiques éclatent un peu partout dans la capitale.
25 août 1944 : le général Leclerc entre dans Paris
Le 20 août, le Général de Gaulle parvient à convaincre le général Eisenhower d’intervenir et obtient de lui l’autorisation de laisser le général Leclerc faire un crochet par la capitale afin que l’honneur de la libération de Paris revienne aux troupes françaises.
À partir du 24 août, commencent les «trois glorieuses» du XXe siècle français (24, 25 et 26 août). Plus de 600 barricades se dressent dans Paris, renouant dans l’esprit avec celles de 1830 ou de 1848. Il y aura quelques violents combats. Le Grand Palais fut incendié, la grande verrière fut dévastée par le feu et il y eut des centaines de patriotes tués ou blessés.
Le vendredi 25 août 1944, la 2e Division blindée du général Leclerc entre donc dans Paris, appuyée par la 4e Division d’infanterie américaine. Après de rapides et violents combats, les troupes d’occupation capitulent face au général Leclerc à 15h30, devant la gare Montparnasse. L’acte de capitulation est signé par le général Dietrich Von Choltitz, commandant du 84e corps d’armée allemand, et contresigné par le colonel Henri Rol-Tanguy, chef régional des FTP-FFI (Francs-tireurs et partisans des Forces Françaises Libres). À 16h30, le Général de Gaulle arrive, gare Montparnasse, et se voit remettre par le général Leclerc l’acte de capitulation.
Reçu ensuite à l’Hôtel de Ville par Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance (CNR), le général de Gaulle apparaît pour la première fois devant la foule parisienne en liesse. Sa voix s’élève :
Photo : ©SéebergerFrères - 1944
Ces moments sombres n’occulteront pas la grandeur symbolique de l’événement. La Libération de Paris est aussitôt connue dans le monde entier. Elle suscite un véritable enthousiasme. Elle restera, au regard du monde entier, le symbole du renouveau de la France et de la démocratie. Comme le dira le correspondant du magazine Life à Paris en 1944, pour les Français, ce fut "le plus beau jour depuis la prise de la Bastille"…
La nouvelle de la Libération de Paris parvient aussi dans les camps de concentration et d'extermination et redonne de l'espoir à des millions de déportés. Les camps ne seront libérés que plusieurs mois après la Libération de Paris (Auschwitz-Birkenau est libéré le 27 janvier 1945). Paris découvrira alors l'horreur des camps et les atrocités commises sur 6 millions de Juifs.
Sources : Site du Gouvernement et Le Figaro (25 août 1944, la libération de Paris: «le plus grand jour depuis la prise de la Bastille»)