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Publié le 12 Novembre 2019

La minute Geek - Les défis face à la radicalisation

Chaque semaine, le Crif vous propose une plongée dans le monde de la tech et de ses outils. Mettez votre costume de geek, c'est parti !

Lors de la conférence de la semaine dernière sur le terrorisme (compte rendu disponible ici), les experts se sont penchés sur la radicalisation et ses ravages.

En effet, des attaques récentes, empêchées ou pas, ont démontré que nombreux sont maintenant les terroristes qui ne sont pas partis sur zone, et qui ont néanmoins toutes les clés pour commettre leur forfait.

Pourquoi ? Car toute l’information, de l’idéologie aux « tutos » pour préparer et réaliser une attaque sont disponibles en ligne.

Commençons par une bonne nouvelle : il y a trois ans, 80% du contenu radical se trouvait sur les « grands » réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter. Ce chiffre est tombé à 40%. Mieux, mais pas encore suffisant pour les experts qui reprochent aux réseaux sociaux de ne pas tout faire pour éradiquer la menace. 

Dessin de LORGGHEN

Quelles solutions seraient envisageables ?

Désindexer les résultats

La première des solutions (et qui a commencé à être implémentée) expliquée par Gilles de Kerchove, coordinateur européen de la lutte antiterroriste, consiste à désindexer les résultats de recherche. Par exemple, si vous tapez dans google « devenir djihadiste en Syrie », google a la possibilité de ne pas vous donner dans les résultats le mode d’emploi du jihadiste, mais seulement des articles parlant des islamistes partis combattre.

Google a déjà entamé un travail sur ce point précis, même s’il reste encore du contenu problématique. Ainsi, le hadit du rocher et de l’arbre, justifiant la guerre des musulmans contre les juifs, est toujours en bonne place dans les résultats du moteur de recherche.

L’ADN du contenu djihadiste

Il existe aujourd’hui des outils permettant de détecter l’ADN d’une photo, afin de rendre impossible sa publication sur les réseaux sociaux. Cette technologie est notamment utilisée pour rendre impossible la publication de contenu pédophile. 

Les explications sont données par Hany Farid, conseiller senior au Counter Extremism project. Pour lui la réaction des GAFA (les géants de l’internet) se résume en quatre phases lorsqu’il s’agit de radicalisation :

  • Ils commencent par nier le problème

  • Ils admettent le problème mais le minimisent

  • Ils admettent que le problème est sérieux mais ils disent qu’il n’existe pas de solution

  • Ils jouent la montre.

À ce jour, des solutions existent pour éviter tout contenu pédophile sur les réseaux sociaux. Pourquoi ces mêmes outils ne sont pas utilisés pour supprimer toute propagande terroriste ? La question aujourd’hui demeure sans réponse.

L’attaque au portefeuille

Pour Hany Farid, 20 personnes peuvent changer le monde. Il considère que si les 20 PDG des plus grands annonceurs retirent toutes leurs publicités des réseaux sociaux tant qu’il y traine du contenu problématique… alors l’avancée sera réelle et immédiate. À bon entendeur…

 
Sophie Taïeb