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Ces derniers jours, la France a connu un débat animé sur l’application « StopCovid », censée aider la population à endiguer l’épidémie de Covid-19. Défenseurs des libertés individuels, frileux du partage des données… nombreux sont ceux qui se sont érigés contre cette initiative qui a pourtant déjà été déployée dans certains pays, dont Israël.
Véritable « success story » en ces temps troublés, voici quels ont été les facteurs clés de succès de l’application israélienne :
L’application a été bâtie avec des outils accessibles à tous, et libres de droit. Concrètement, cela veut dire qu’aucune marque ou grosse entreprise n'est derrière. Cela veut dire aussi que n’importe quel développeur peut avoir accès au codage (ce qui fait la structure de l'application). Le fait que cette application ne soit pas opaque et ne soit pas détenue par une entité commerciale a tendance à rassurer les utilisateurs. L’application a en effet non seulement été développée avec des outils open sources, mais l’a été à l’initiative du ministère, qui chapeaute le projet.
Autre garantie qui rassure la population : les données de localisation des individus restent stockées dans le téléphone, et ne sont pas partagées avec un tiers.
Dès son lancement, l’application a été un franc succès. Téléchargée plus d’1,5 millions de fois dès le 1er avril, elle a été rapidement acceptée par la population. D’ailleurs, cette application est disponible en six langues pour pouvoir être utilisée par le plus grand nombre : en hébreu, arabe, anglais, russe, français et amharique.
L’application recoupe vos données de géo-localisation et, si vous l’acceptez, va aussi explorer vos déplacements des 14 derniers jours, et vous signalera si vous avez été en contact ou à proximité d’une personne connue comme étant malade du coronavirus. L’application peut aussi vous envoyer des notifications si besoin.
Capture d’écran de l’application Hamagen
Il est vrai que, culturellement, les Israéliens sont plus enclins à participer à ce type de projet. D’ailleurs, les habitants ont téléchargé cette application sur la base du volontariat, et l’ont fait en masse.
On a vu les Français moins regardants sur le partage de leurs données privées au moment du pic de popularité d’applications comme FaceTune qui, en proposant des filtres de vieillissement sur des selfies, partageaient vos données notamment avec une entreprise russe.
Autre point à signaler : 25% des Français n’ont pas de smartphone, et 44% des plus de 70 ans n’en ont pas… alors que cette population est considérée comme « à risques ».
C’est pourquoi, même utilisée par le plus grand nombre, cette application ne saurait se substituer à toutes les consignes dites et répétées par le ministère de la Santé… Restez prudents !
Sophie Taïeb