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Publié le 22 Février 2016

La disparition de Sylviane et Gérard Lévy

Hommage de Michaël de Saint-Cheron

Par Michaël de Saint-Cheron

Gérard Lévy s’est éteint le 11 février dernier et fut enterré à Jérusalem dimanche14. Une semaine exactement après sa mort, Sylviane Tolédano Lévy, son épouse, nous a quittés suite à une crise cardiaque. Son corps rejoindra dimanche celui de son mari à Jérusalem. On n’imagine de telles morts que dans les grands romans d’amour de l’humanité.
 
Sylviane et Gérard étaient des êtres incomparables pour leur sens de l’hospitalité, leur amour de l’art  partagé ainsi que de la tradition juive et des judaïca. Sylviane Lévy-Tolédano dirigea l’unité 348 “Physiopathologie cellulaire des cellules du sang et du vaisseau” à l’Inserm (hôpital Lariboisière) de 1992 à 2004. Elle étudia entre autres domaines, les cellules du sang et des vaisseaux, notamment l’homéostasie du calcium intracellulaire et son application à la prolifération cellulaire et à l’hypertension artérielle. Elle s’était aussi consacrée à la génétique moléculaire et aux plaquettes sanguines.
Gérard Lévy, lui, était un expert d’art d’Extrême-Orient reconnu, ayant une galerie rue de Beaune, à Paris. Si lui était dans la profusion et l’expansion, elle était dans la retenue et l’épure.
En ce jour de douleur pour tous ceux qui les ont connus et d’abord pour leurs trois enfants Patricia, Dan et Alex et leur famille respective, je veux rappeler la mémoire des parents de Sylviane, Joseph et Estreïa Tolédano, de mémoire bénie. En effet, en 1984 et 1985, au moment de mon « retour » ou teshouva au judaïsme maternel, un éminent talmudiste, qui fut le maître de beaucoup dont Haïm Korsia, Emeric Deutschזייל , chercha un couple pour m’accueillir pour mes premiers sédarim de Pessah, période où il était en Israël. Ce furent Joseph et Estreïa Tolédano qui m’accueillirent donc, conduit par Sylviane, avec une hospitalité et une chaleur que je n’oublierai pas. Ces liens créèrent entre nous une amitié et une fidélité exceptionnelle de trente ans, même si nous nous voyions peu.
Voici quelques années, Anne et moi étions hébergés un Shabbat à Jérusalem par nos grands amis communs Jean et Sylvie Bisseliches. Le samedi soir, nous dînions avec Sylviane et Gérard, qui venaient d’offrir au musée national d’Israël leur collection de Judaïca. 
 
Ce fut une soirée pleine d’amitié, d’intelligence du cœur et de l’esprit entre science et art, et Anne, ma femme, qui dirige en vallée de Chevreuse la maison-atelier du peintre franco-japonais Léonard Foujita, discuta longtemps d’art asiatique avec Gérard, fin connaisseur. La culture de Gérard en art chinois était profonde et nourrie de décennies d’expérience.
 
Sylviane et Gérard Lévy étaient de ces juifs ouverts sur les autres et dont le sens de l’accueil était devenu un art de vivre, une science, leur respiration.
 
Que leur mémoire soient une bénédiction dans la douleur et l’affliction de cette double perte pour ceux qui les ont aimés et d’abord pour leurs trois enfants, leur conjoints et leurs enfants, et tous ceux qui sont de leur famille par le sang ou par l’âme.
 
Sylviane et Gérard Lévy incarnaient l’une des plus nobles part de la tradition juive qui n’étaient en rien coupée de la tradition universelle à travers, nous l’avons dit, l’art, la science et le sens supérieur de l’hospitalité.