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Publié le 21 Mai 2015

Hommage à Charles Gottlieb

Survivant de la Shoah, Charles Gottlieb avait accompagné pendant plus de 12 ans les voyages de la Mémoire initiés avec le Conseil général PACA.
 

Par Martine Ouaknine, Adjointe au Maire de Nice, co-Présidente de la commission Régions du CRIF
Lorsque Christian, comme tu te plaisais à l’interpeller, t’as fait Citoyen d’Honneur de la Ville de Nice, tu m’as dit, merci pour t’avoir associé il y a 12 ans au projet fou des voyages de la Mémoire à Auschwitz Birkenau, avec le Conseil Général.
C’est à moi, c’est à nous tous, de te dire merci Charles.
Peut-être ne te l’a-t-on pas assez dit… tu avais tant besoin d’être aimé.
Grâce à toi, les collégiens du Département ont pris avec intensité conscience de l’horreur.
Tu as, inlassablement, partagé avec eux tes souvenirs douloureux, tes humiliations, mais aussi ta volonté de survivre, ta force… puis ta volonté de vivre pour témoigner, encore et encore, comme un devoir envers tous ceux qui n’étaient pas revenus.
Tu les passionnais, tu les captivais.
Tu te plaisais à me dire que chaque jour qui passait "était un jour que les nazis ne t’avaient pas pris".
Avec à tes côtés, deux femmes admirables, Estelle et Rebecca, avec ton compagnon de voyage, Eric Goldinger, avec Christian ton frère, avec Eric ton ami, tu as tracé le chemin de l’exemplarité à nos jeunes, dans l’actualité encore brûlante d’un antisémitisme virulent.
Tu as été un modèle de courage pour chacun d’entre nous. 
Tu nous as tant donné... Tu nous as tant appris... Avec simplicité et pédagogie, mais tu as… surtout laissé un testament fondamental à nos collégiens : l’obligation de témoigner, pour eux, pour un avenir meilleur.
Tu as enseigné la force de l’amour de l’autre sur la haine et le désir de vengeance, la volonté de construire et non de détruire.
Tu es parti un 8 mai, jour de la victoire sur les nazis.
Tu es inhumé un 12 mai, jour d'un de ces voyages que tu mettais un point d'honneur à accompagner.
Dans la pure tradition juive, tu as sanctifié ta présence sur terre et je ne doute pas que désormais là-haut, auprès de ceux que tu chérissais, tu nous regardes avec ce sourire doux et bienveillant qui te caractérisait.
Puisses-tu veiller sur chacun d’entre nous.
Il nous appartient désormais de faire vivre ta mémoire et de partager la mémoire.