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Discours de Dorothy Benichou Katz prononcé lors des funérailles de sa maman, Stella Esther Kac.
« Elle est un arbre de vie pour ceux qui s’y tiennent, s’appuyer sur elle apporte le bonheur. »
Maman Chérie, cette phrase tirée du livre des proverbes te correspond si bien.
Chère Famille, Chers amis,
Notre mère, Esther Stella Kac, née Sternblitz n’a jamais cessé durant toute son existence de transmettre de la joie et du bonheur autour d’elle.
Notre mère était née sous une bonne étoile qui l’a toujours protégée depuis sa naissance à Lublin, durant la tragédie de la déportation et des camps, à Hallendorf, jusqu’à son arrivée à Paris, sa rencontre avec notre cher père Michel, et cela jusqu’à son dernier souffle.
Réscapée des camps, notre mère avait la vie chevillée au corps.
Maman, tu as a inculqué à tes 3 filles que : chaque quart d’heure de vie est un cadeau. Tu avais raison maman ! Comme toujours d’ailleurs !
Tu étais de petite taille et pourtant si grande de tes convictions.
Avec mes sœurs Annie et Nicole, nous avons eu une enfance tellement festive et heureuse, baignées toutes les 3 de l’amour de nos parents.
Et oui, ca existe les familles Aschkénaze joyeuses !
Toi, Esther Sternblitz, tu nous a fait partager ton amour pour la France qui t’avait accueillie, toi la petite juive, avec ton diplôme d’infirmière de la croix rouge polonaise.
Tu nous appris beaucoup de chansons :
le Ciel est bleu, le soldat qui gardait la frontière… et tant d’autres chants patriotiques.
Jusqu’au bout, notre mère est restée élégante.
Elle était toujours si belle et lumineuse.
Quand nous habitions Boulevard Richard Lenoir, chaque soir, maman, tu nous mettais à tes côtés devant la porte pour le retour de Papa.
Il fallait être bien coiffées et toutes les 4 nous chantions à tue-tête quand il ouvrait la porte : Voila Papa ! Voila Papa ! Voila Papa !
Notre mère m’a toujours mise en garde contre la médisance.
Tu me disais souvent : « Dorothy tu as 32 dents dans la bouche, alors serre les mâchoires pour ne pas dire les mots qui blessent ».
Et tu ajoutais: « Serre bien aussi tes 2 lèvres comme une fermeture éclaire pour ne pas laisser sortir des mots qui peuvent blesser ou même tuer. »
Tu étais un modèle de maîtresse de maison, où la bonté et l’hospitalité étaient notre quotidien.
Ta maison, était ouverte à tous. Aussi bien à Paris qu’à Chantilly. Tout le monde s’y sentait bien. Maman, tu as construit nos vies avec Papa, pour que l’on deviennent des gens bien.
Pour que l’on ait un bon nom. Un bon Shem :
Le 1er nom : que l’on reçoit à sa naissance.
Le 2ème nom : que l’on se fait durant sa vie.
Le 3ème nom : qu’on laisse à sa mort.
Aujourd'hui maman Chérie, tu rejoins ton mari adoré. Tu rejoins tes 2 sœurs Sarah et Annie et ton frère Miethek. Tu vas retrouver tes parents qui n’ont pas de sépulture sur cette terre. Tu as écrit ton livre, et tu l’as intitulé : « Ma bonne étoile ».
Normal quand on s’appelle Esther, « Stella » : Etoile. Sternblitz : « Etoile filante. »
Dans ton livre tu racontes combien tu étais proche et complice de papa, qui savait si bien t’écouter et te comprendre quand tu lui racontais l’indicible…
Maman, tu as écrit également dans ton livre : « Je ne veux plus me souvenir, je veux que ce soit les autres qui se souviennent. »
Maman nous n’oublierons jamais ton histoire et celle de tous les tiens !
Maman nous ne t’oublierons jamais !
Maman : Tu étais la joie de vivre incarnée.
La Torah dit : « Mitsvah Guédolah Liyot Bésim’ha Tamid » C’est une grande Mitsvah, que d’être toujours dans la joie ».
Maman : tu remplissais de la plus merveilleuse des façons ce si beau commandement chaque jour de ta vie.
Et j’essaie de faire pareil pour mes petits-enfants.
Maman chérie, tu t’appelais Esther, c’est le prénom de la reine Esther Hamalka, qui a sauvé le peuple juif de la destruction à l’époque de Pourim.
Tu es, et tu resteras à jamais notre Reine chérie. Que ton souvenir et ta mémoire soient: Pour tes arrières petits enfants, pour tes petits enfants, pour tes enfants, pour tes gendres et pour nous tous ici présents, la plus belle des bénédictions.
Amen !