Poursuivant le président du Crif, qui l’a qualifié de "professionnel de l’antisémitisme", le polémiste Dieudonné s’est présenté mardi 3 mai 2016 devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, qui l’a plusieurs fois condamné pour des propos antisémites.
A la lecture de nombre de ses déclarations dirigées contre les juifs, Dieudonné a un temps baissé les yeux. Avant de lancer au tribunal: "Vous les sortez du contexte", "là vous généralisez totalement", ou d’assurer qu’il répondait à des injures en raison de la couleur de sa peau.
Quant à la "quenelle", Dieudonné s’est dit "étonné de voir que la signification" de ce geste lui "échappait"... Estimant être parfois traité comme si c’était lui le prévenu, Dieudonné a assuré que la quenelle n’est "pas un geste antisémite"...
Cité comme témoin par Roger Cukierman, le philosophe Luc Ferry a enjoint Dieudonné à "désavouer publiquement Faurisson", négationniste que le polémiste avait fait monter sur scène en 2008, pour lui faire décerner un prix de l’infréquentabilité, remis par un acteur habillé en tenue de prisonnier juif dans les camps pendant la Shoah.
Le philosophe Alain Finkielkraut a déclaré pour sa part : "Nul n’est prisonnier à vie de ses déclarations, il ne tient qu’à lui de tourner la page".
Le Président du Crif a remercié,
sur Twitter,
Luc Ferry et Alain Finkielkraut d'être venus témoigner en sa faveur.
"J’ai certainement ma part de responsabilité", "je peux comprendre que j’ai pu blesser", a embrayé Dieudonné, assurant s’inscrire dans une démarche de "paix".
Le Procureur Jean Quintard n'a "pas du tout" cru à cette "volonté de rédemption" affichée.