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Publié le 22 Août 2012

Des menaces antisémites adressées au grand rabbin de Lyon

Ignoble. Richard Wertenschlag, le grand rabbin de Lyon, n’a pas d’autres termes pour qualifier le courrier qu’il a reçu à la synagogue du quai Tilsitt, la plus grande et la plus ancienne de Lyon. Deux pages écrites à la main, en caractères majuscules, illustrées de deux photos de camps de concentration. La lettre a été expédiée le vendredi 10 août 2012. « Elle est arrivée le samedi, jour de shabbat. C’est moi qui ai récupéré le courrier vers 22 heures, mais je n’ai ouvert cette enveloppe que le dimanche matin. »

Les deux sont l’expression d’une rage antisémite et d’une haine inimaginable

D’une écriture maladroite, le signataire s’abrite derrière « Le réseau juste » et menace de « punir un juif, homme, femme, enfant ou famille, à chaque fois que vous viendrez vous plaindre à la télévision ». Trois lignes plus bas, est écrit « A bientôt dans une cynagogue (déjà choisie) ». Le mot cynagogue a-t-il été orthographié sciemment avec une faute ? La teneur de la missive heurte profondément Richard Wertenschlag. Pourtant, ce n’est pas la première fois que la synagogue est destinataire d’un courrier antisémite. Mais ici, la violence des propos et des commentaires est particulièrement choquante. S’y ajoutent un caractère négationniste et un soutien de la cause palestinienne. Mais ce qui a inquiété Richard Wertenschlag, ce sont les menaces de mort. « Je ne pouvais pas rester silencieux, j’ai une responsabilité vis-à-vis de la communauté. » Le grand rabbin régional a avisé le 13 août la police, le préfet de région et le procureur de la République et porté plainte le lendemain auprès du commissariat. L’affaire est montée à la section antiterroriste du parquet de Paris, et c’est finalement la DIPJ (police judiciaire) de Lyon qui a été saisie. L’enquête va s’intéresser à un autre courrier envoyé le 23 avril. Quatre feuillets à l’écriture touffue semblant provenir du 2 e arrondissement, émanant « d’un retraité français d’origine française et catholique ». Richard Wertenschlag avait mis de côté ce « ramassis anti-juif et anti-arabe », mais le second courrier l’a incité à le montrer. Accablé, il lâche : « Les deux sont l’expression d’une rage antisémite et d’une haine inimaginable. » Et cela l’inquiète.