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Publié le 13 Février 2015

Attentats à Paris: Les sept dérapages médiatiques épinglés par le CSA

Le CSA a condamné le traitement des attentats et de la traque des terroristes par les chaînes d'information continue.

 

Il a émis 21 mises en demeure et 15 mises en garde, mais n’a pas prononcé de sanction. Les sanctions, juridiquement, ne peuvent intervenir sans mise en demeure préalable. Ces mises en demeure constituent donc une hypothèque pour les médias concernés, qui se verront sanctionnés s’ils réitèrent les mêmes manquements. Le Conseil supérieur de 'audiovisuel (CSA) a relevé 36 manquements aux règles de la communication audiovisuelle lors de la couverture que les radios et télévisions ont faite des attentats de Paris du 7 au 9 janvier.

Le CSA avait réuni les responsables radios et télévisions le 15 janvier et dit avoir tenu compte de cette « enquête contradictoire ».

Selon le CSA, les faits qui ont justifié ces mises en garde et demeure sont les suivants :

1.       La diffusion d’images issues de la vidéo montrant le policier abattu par les terroristes ;

2.       La divulgation d’éléments permettant l’identification des frères Kouachi ;

3.       La divulgation de l’identité d’une personne mise en cause comme étant l’un des terroristes ;

4.       La diffusion d’images ou d’informations concernant le déroulement des opérations en cours, alors que les terroristes étaient encore retranchés à Dammartin-en-Goële et à l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes ;

5.       L’annonce que des affrontements contre les terroristes avaient lieu à Dammartin-en-Goële alors qu’Amedy Coulibaly était encore retranché à la Porte de Vincennes ;

6.       La diffusion d’informations concernant la présence de personnes cachées dans les lieux de retranchement des terroristes, alors que les assauts n’avaient pas encore été menés par les forces de l’ordre et qu’un risque pesait donc toujours sur leur vie ;

7.       La diffusion des images de l’assaut mené par les forces de l’ordre dans le magasin Hyper Cacher de la Porte de Vincennes.

La plupart des télévisions sont concernées par ces mises en garde ou demeure. Six radios le sont également, parmi lesquelles France Info et France Inter. Le groupe Radio France a fait part jeudi soir de « sa surprise et de son étonnement » et « examine toutes les possibilités de recours contre cette sanction », peut-on lire sur le site de France Info.
Sept chaînes de télévision et six radios sont concernées par ces mises en garde ou demeure. Parmi elles, France Info et France Inter, qui comptent déposer un recours, peut-on lire sur le site de France Info« Nous contestons cette mise en demeure, nous ne la comprenons pas », a réagi Erik Kervellec, directeur de la rédaction de France Info, évoquant une sanction « parfaitement injustifiée » : « ils nous reprochent en quelque sorte d’avoir fait notre métier, c’est à dire d’avoir dit : il se passe quelque-chose à Dammartin-en-Goële, il y a des coups de feu ».