Claude Sitbon, pour sa part, a centré son exposé sur le sionisme en Tunisie qui est apparu très tôt, dès les premiers congrès sionistes. Faisant remarquer que plus de cinquante mille Juifs de Tunisie ont choisi de vivre en Israël, créant notamment le kibboutz de Regavim, l’orateur a insisté sur la forte conviction sioniste des Juifs de Tunisie. Enfin, dans une intervention très émouvante, Frédéric Gasquet a narré sa longue quête à la recherche de la vérité sur la mort de son père, de son oncle et de son grand-père, les Scemla, déportés en Allemagne depuis la Tunisie alors occupée par les Allemands et exécutés à la hache dans la prison de Halle.
Une très belle soirée qui s’est prolongée tard dans la nuit tant le plaisir des retrouvailles entre « pays » était intense.
Le lendemain, 12 octobre, le cinéma était à l’affiche avec la projection du film de Lucie Cariès, « Bons baisers de La Goulette » en présence de la réalisatrice et de Serge Moati qui n’est autre que son oncle. C’est en petit comité, en raison de la grève, qu’ après une introduction de Jean-Pierre Allali, la réalisatrice a dit ses motivations et raconté le tournage du film, il y a trois ans. Serge Moati, de son côté, a rappelé l’attachement indéfectible des « Tunes » à leur terre d’origine. Le jeune Adrien Lévy-Cariès, élève de quatrième et fils de la réalisatrice, représentant en somme la « nouvelle génération » de « Tunes » née en France, a, en quelques mots bien choisis, expliqué ce qu’était, pour lui, la Tunisie. « Bon baisers de La Goulette », très applaudi, est un film chaleureux et équilibré qui, avec beaucoup de doigté, n’évite aucune problématique et constitue un témoignage précieux sur les « Tunes ».
Ce mercredi 13 octobre a lieu, à 18 heures, le vernissage de l’exposition « Mes Tunes », une cinquantaine de toiles et d’aquarelles, signées Jean-Pierre Allali. Le 14, on parlera archéologie. La « Semaine Tune » s’achèvera le 17 avec une soirée consacrée aux « Médecins juifs de Tunisie ».
Jean-Pierre Allali
Photo : D.R.