Actualités
|
Publié le 6 Juillet 2011

Un quotidien saoudien nie la Shoah et s’insurge contre son inclusion au programme d’histoire des Arabes israéliens

Dans un article du 17 mai 2011 paru dans le quotidien saoudien Al-Iqtisadiya, le Dr Abel Rahman Al-Trairi, professeur à l’université du Roi Saoud, a fait part de son soutien pour Roger Garaudy et d’autres négationnistes connus, remettant en cause le nombre des victimes de l’Holocauste et affirmant que les Juifs avaient profité de la Shoah pour obliger le monde à créer l’Etat d’Israël.




Al-Trairi s’est en outre élevé contre une récente décision du ministre israélien de l’Education d’introduire la Shoah au programme d’histoire des Arabes palestiniens, arguant que les manuels israéliens ignoraient le récit historique palestinien et ne considéraient pas l’autre comme un égal. Il a par ailleurs qualifié de non fondées les déclarations selon lesquelles les manuels scolaires saoudiens communiquent un message de haine et encouragent les actes terroristes. Extraits :



"Depuis longtemps, les Juifs maintiennent le monde occupé avec la Shoah, et ce n’est pas fini… Ils excellent dans leurs stratégies, promulguant des lois qui interdisent de remettre en question la Shoah et accusant ceux qui n’obtempèrent pas d’antisémitisme. Ils ont profité des manuels scolaires pour publier exclusivement des textes encourageant la solidarité à l’égard [des Juifs] en tant que peuple persécuté victime de tragédies commises par les populations au sein desquelles ils se trouvaient. Ils ont réussi à convaincre l’Occident, en particulier le Grande-Bretagne et les Etats-Unis, d’établir leur Etat sur le sol de Palestine et de le soutenir dans tous les domaines : économique, militaire, politique et idéologique.



Afin de prouver leur loyauté aux Juifs et leur non-antisémitisme, les pays occidentaux ont persécuté des philosophes et d’éminentes personnalités, tel le philosophe français Roger Garaudy. Celui-ci n’a pas remis en question la Shoah, juste le nombre de victimes, vu qu’il est irrationnel de croire que six millions de personnes auraient été tuées quand on sait le petit nombre de Juifs dans le monde, lequel ne dépasse pas quinze millions. Comment croire que dans la seule Allemagne, six millions de Juifs aient été tués durant la seconde Guerre mondiale ? Un historien britannique a été soumis au même sort, condamné à une peine de prison pour avoir émis des doutes quant au nombre de victimes de ce que les Juifs appellent la Shoah.



Dernièrement, le ministre de l’Education de l’entité sioniste a ordonné que les étudiants de lycées arabes détenteurs de la nationalité israélienne répondent à une question sur la Shoah [au baccalauréat]. Ceci dans le but d’imposer l’histoire juive aux Palestiniens et de les déconnecter de leur propre histoire, remplie de nakbas [catastrophes] perpétrées par les Juifs, qui font semblant de pleurer sur leurs misères [aux Palestiniens] parsemant l’histoire.



Ce geste révèle la vision des personnes chargées de l’éducation et de la culture au sein de l’entité sioniste quant au rôle critique majeur de l’éducation dans la formation des esprits et des émotions. L’histoire juive est imposée aux résidents de Palestine, tandis que pour les institutions éducatives officielles de l’entité sioniste, l’histoire des Palestiniens n’existe pas. Les Palestiniens forment une minorité au sein de l’entité [sioniste], et on leur demande d’étudier l’histoire de la majorité… même si la majorité est un bourreau, un usurpateur de territoires.



Au moment du 11 septembre, les médias et politiciens occidentaux, notamment aux Etats-Unis, ont affirmé que les manuels et les programmes scolaires du Royaume [d’Arabie saoudite] alimentaient le terrorisme et produisaient de l’extrémisme… Avec l’augmentation du nombre d’attaques perpétrées contre le royaume, mes collègues du département de l’Education et moi-même avons ressenti le besoin de confronter ces accusations à des données scientifiques basées sur l’étude des manuels scolaires et des programmes de plusieurs pays. En l’an 1424 de l’Hégire [2003], nous avons eu une convention… au cours de laquelle ont été examinées 44 études de ce type, dont des études sur l’entité sioniste…, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Russie, l’Australie, l’Afrique du Sud et d’autres pays, analysant de façon scientifique et rigoureuse le contenu [des manuels scolaires de ces pays].



Les résultats ont révélé que les affirmations selon lesquelles le programme saoudien contient des messages haineux et extrémistes sont mensongères et visent à encourager les extorsions et à s’exonérer soi-même. Ces études ont en outre révélé que le programme de l’entité sioniste regorge de calomnies et d’imprécations, tandis que l’autre y est présenté sous un jour négatif et comme étant inférieur. Le programme [sioniste] présente les étrangers comme destinés au bien-être des Juifs et à leur service. Les Arabes sont qualifiés de scorpions, de serpents, d’escrocs et d’imposteurs. Le programme des autres pays contient également de nombreux passages présentant l’autre comme répugnant…



La mobilisation des institutions éducatives officielles et non–officielles… est considéré comme vitale et fondamentale pour n’importe quelle nation souhaitant mériter sa place auprès des autres nations du monde, afin de défendre son identité et ses intérêts."



(1) Al-Iqtisadiya (Arabie saoudite), 17 mai 2011



Photo : D.R.



Source : MEMRI Middle East Media Research Institute