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Publié le 5 Mai 2011

Sarkozy : «C'est une erreur de mettre la fin de la colonisation comme préalable à la discussion entre Israël et la Palestine»

A la veille du 4ème anniversaire de son élection, Nicolas Sarkozy est revenu longuement - dans un entretien accordé à L'Express mercredi 4 mai 2011- sur les grandes questions de l’actualité.




Ben Laden et le terrorisme :
« La France a toujours été la cible des terroristes » a expliqué Nicolas Sarkozy dans un entretien à l'Express. Selon lui, la réponse, « c'est d'abord la fermeté : on ne cède pas, on combat les terroristes. Il n'y a pas de compromis possible entre le terrorisme et les démocraties. » L'élimination d'Oussama Ben Laden est « un succès historique, mais ce n'est pas la fin d'Al Qaeda et de son idéologie de haine. » Le président de la République a insisté sur le soutien à « l'émergence de la démocratie dans les pays arabes. » L'appel de la rue est « la meilleure réponse à ces fanatiques qui se nourrissent de l'absence de liberté d'expression. » Interrogé sur la situation des otages français dans le monde, il répond franchement : « L'État français ne paie pas de rançon et ne cède pas aux chantages. C'est une question de principe. »



La Libye :



Mouammar Kadhafi est « disqualifié pour incarner l'avenir », a indiqué le président de la République, ajoutant que la situation sur le front militaire s'améliore. Il a néanmoins annoncé que le « succès » de l'opération internationale, « ce sera quand les Libyens auront la liberté de choisir leur avenir ». Et de marteler :« Nous sommes à un tournant de notre politique étrangère ». Faisant référence à la diplomatie française passée qui préférait laisser en place des dictateurs pour contenir la montée de l'extrémisme, quitte à ce que les libertés publiques soient malmenées, il a expliqué : « La stabilité est un objectif à atteindre par la démocratie et le respect des droits de l'homme; ce n'est plus une réalité à préserver au prix de tant d'injustices. » Il a néanmoins « accepté la critique de ne pas avoir vu d'emblée toute la portée de ce qui est devenue la révolution du Jasmin en Tunisie. » Il a en tout cas démentit fermement que l'Otan ait voulu éliminer le Guide durant le bombardement de son palais. « Les démocraties ne peuvent agir ainsi. »



La Syrie et le conflit israélo-palestinien :



Nicolas Sarkozy a estimé qu'il « faut être lucide, l'intervention militaire restera l'exception, elle ne peut être la règle. » Ainsi, pour la Syrie, il a expliqué que la France va « agir pour l'adoption des sanctions les plus sévères. Ce sera efficace. » Et même si le comportement du régime est « inacceptable », il ne regrette pas d’avoir tendu la main à Bachar al Assad dans le passé. « Elle a permis l'arrêt des attentats au Liban, l'élection démocratique d'un président, Michel Sleiman, la tenue d'élections législatives libres, la formation du gouvernement de Saad Hariri. » Concernant la Palestine, il a déclaré que « c'était une erreur de mettre la fin de la colonisation comme préalable à la discussion entre Israël et la Palestine. » La question des frontières entre les deux États est « fondamentale. » « Il n'y aura pas de sécurité pour Israël sans un État palestinien viable, démocratique et moderne » a-t-il ajouté.



Photo : D.R.



Source : France Soir