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Publié le 23 Juin 2011

Ron Prosor, nouvel Ambassadeur d'Israël à l'ONU : «La déclaration unilatérale d'un Etat palestinien conduira à la violence»

Dans une interview accordée à Globes, Ron Prosor, nouvel Ambassadeur d'Israël à l'ONU, évoque le vote anticipé des Nations Unies en septembre prochain sur la reconnaissance d'un Etat palestinien.




Le Premier ministre Benjamin Netanyahu déjà déclaré qu'il appuie la création d'un Etat palestinien. Quel est le problème avec l'ONU?
Le problème est que nous parlons d'une action unilatérale ne reposant pas sur des négociations avec Israël, je suis convaincu que la déclaration unilatérale d'un Etat palestinien conduirait à la violence. Aucune résolution de l'Assemblée générale ne fera de différence sur le terrain sans l’accord d’Israël… Il y a une des chances que nous soyons capables de former une minorité morale parmi les membres de l'ONU, pour s'opposer à une résolution de reconnaissance... Il est important que la résolution ne soit pas unanime.
Combien de pays pensez-vous qu'Israël soit en mesure de recruter pour voter contre la reconnaissance d'un Etat palestinien?
Le premier ministre parle de 30 pays, et je pense que cette prévision est réaliste.
Est-ce à dire que vous allez vous concentrer uniquement sur les pays occidentaux?
Je n'ai pas dit cela. Nous ne renonceront à aucun pays Nous sommes actuellement en train de préparer les rencontres avec les différents pays que nous avons décidé d'aborder, et de préparer comment les approcher. Il y a 192 nations membres de l'ONU..... Nous ne renonçons pas aux pays d'Amérique latine, aux Caraïbes ni aux pays le long du littoral de l'océan Pacifique et en Asie.
Quels sont les pays latino-américains qui voteront avec Israël, selon?
Le Mexique, par exemple, se joindra probablement à nous.
Etes-vous conscient de l'existence d'une majorité contre Israël?
C’est une majorité automatique. Il ya des pays que nous ne pourrons pas convaincre. Cette majorité automatique pourrait adopter une résolution à l'Assemblée générale déclarant que le soleil se lève à minuit.
Vous remettez donc en question la valeur de l'ONU?
Certainement pas. Mais nous sommes entrés dans chacune de nos batailles à l'ONU avec un statut d'infériorité numérique. Toutefois, chaque bataille a valu le combat que nous avons mené et nous devons continuer à travailler au sein de l'organisation. Nous ne devons pas oublier les succès que nous avons eus par le passé. Par exemple lorsque j'étais directeur général au ministère des Affaires étrangères israélien, l'ONU a accepté d'observer la Journée de l'Holocauste…
Les Palestiniens sont-ils connectés à la réalité?
Je pense que les Palestiniens ne sont pas connectés à la réalité. La résolution de l'Assemblée risque d’augmenter leurs attentes, et cela est dangereux.
Comment décririez-vous votre mission principale à l'ONU?
Comme la prévention contre la délégitimation et la diabolisation d'Israël, qui sévit à l'ONU, mais aussi dans le monde entier. Ces phénomènes ont progressivement empoisonné la conscience du monde. Nous devons les déraciner.



Photo: D.R.



Source : Globes