Meyer Habib, vice-président du CRIF rentre de Tunisie. Pour la newsletter du CRIF, il explique les buts de ce voyage.
Quel était le but du voyage ?
Meyer Habib : A la demande de Richard Prasquier, je représentais le CRIF dans le cadre d’une tournée de l’American Jewish Committee, dans les pays arabes de la Méditerranée. Cette petite délégation, conduite par Robert Elman, le président de l’AJC et Jason Isaacson, son directeur, avait pour objectif de nouer et de maintenir au plus haut niveau des relations avec un pays dont on sait qu’il est depuis des millénaires un carrefour de civilisation entre l’Europe et l’Afrique, entre l’Orient et l’Occident, et dont sait également qu’il peut être un pont entre les pays arabes modérés et Israël. Enfin, nous avons pu rencontrer les dirigeants de la communauté juive de Tunisie ainsi que différentes ONG.
Quelles personnalités politiques vous avez rencontré ?
Nous avons rencontré longuement le Premier ministre Mohammed Ghannouchi et le ministre des Affaires étrangères, Kamel Morjane, ainsi que plusieurs membres du gouvernement. Ces rencontres ont été très chaleureuses. Nous leur avons expliqué entre autre la proximité existante entre les communautés juives dans le monde et l’Etat d’Israël.
Quel est leur positionnement par rapport aux Juifs et à Israël ?
Par rapport aux Juifs, nos interlocuteurs ont été très attentifs. Ils sont soucieux de maintenir la liberté des Cultes et de préserver le patrimoine Juif en Tunisie. Quant à Israël, leur position est alignée globalement sur celle de la Ligue arabe.
Quel est le bilan que vous tirez de votre séjour ?
Nous avons vu un pays en plein développement, très attaché aux droits de la femme, à la primauté de l’éducation et qui est porté vers l’avenir, un pays modéré et moderne. J’ajoute que la Tunisie combat l’islamisme fondamentaliste. En ce qui nous concerne, nous avons pu leur expliquer la centralité de Jérusalem dans l’histoire du peuple Juif, ainsi que la volonté d’Israël d’arriver à un accord de paix avec les palestiniens basé sur la reconnaissance de deux peuples pour deux Etats, dont les modalités resteront à définir par des négociations directes entre les deux parties. Cette volonté israélienne réaffirmée de mettre un terme au conflit est soutenue par l’ensemble des communautés juives à travers le monde. Enfin, nous avons suggéré à nos interlocuteurs qu’ils promeuvent et encouragent des relations directes avec l’Etat Israël, à tous les niveaux, notamment économiques.
Propos recueillis par Marc Knobel
Photo : © 2010 Alain Azria