Quelque 30 000 sites officiels iraniens, dont ceux de plusieurs ministères, étaient auparavant hébergés chez des prestataires étrangers, essentiellement en Amérique du Nord, a précisé le responsable. "Ils étaient menacés en permanence par des attaques informatiques, et leur rapatriement a été décidé pour améliorer la sécurité de l'information gouvernementale sur internet", a souligné Hakim Javadi en suggérant aux entreprises ou institutions non gouvernementales iraniennes d'en faire autant.
"Guerre informatique"
L'Iran a été la cible en 2010 d'une attaque massive par le virus Stuxnet qui a infecté au moins 30000 ordinateurs d'organismes officiels dans tout le pays. De nombreux experts internationaux ont prétendu que ce virus, qui visait apparemment à désorganiser le programme nucléaire iranien, avait été élaboré par les Etats-Unis et Israël. Après Stuxnet, l'Iran avait été visé par un autre virus baptisé "Stars" s'attaquant lui aussi à certains de ses systèmes informatiques.
Les sites officiels iraniens sont régulièrement attaqués et Téhéran accuse Washington de mener une "guerre informatique" non déclarée contre la République islamique, incluant également la création de centaines de sites hostiles au régime de Téhéran. En réponse, l'Iran a annoncé au printemps dernier la création d'une "cyber-armée" formée d'experts basidjis (miliciens islamistes) pour "attaquer les sites des ennemis en réponse à leurs attaques".
"Cyber-police"
Les dirigeants iraniens n'ont donné aucune indication sur la nature des attaques envisagées ni sur leurs cibles, mais des sites proches de la ligne dure du régime ont fait état d'attaques visant des médias étrangers en persan. Le contrôle de l'internet est un enjeu essentiel pour le régime comme pour ses adversaires. Avec plus de 36 millions d'internautes, pour 75 millions d'habitants, l'Iran est le pays du Moyen-Orient le plus « branché » sur le web. Un outil qui a joué un grand rôle dans la vague de manifestations qui a secoué le pays après la réélection controversée du président Ahmadinejad en 2009.
Le pouvoir iranien bloque des dizaines de milliers de sites d'information basés à l'étranger, notamment ceux de nombreux médias occidentaux ou de mouvements d'opposition. Téhéran a ainsi immédiatement bloqué le site de "l'ambassade virtuelle" lancé début décembre 2011par Washington pour développer les contacts avec les Iraniens, et leur expliquer la politique américaine.
Les autorités ont également créé début 2011 une "cyber-police" destinée notamment à surveiller et à combattre les sites internet et les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, utilisés par les opposants pour communiquer entre eux et avec l’extérieur
Photo : D.R.
Source : Le Monde du 23 décembre 2011