Cracovie, capitale de la culture juive

Cracovie, dimanche 27 juin 2010. L’ancienne capitale de la Pologne brille de mille feux sous un soleil éclatant. La vieille ville, avec sa légendaire place du marché, le Rynek, bouillonne d’activité. Par milliers, les touristes déambulent dans les rues piétonnes à la rencontre d’un patrimoine architectural particulièrement riche. Les calèches à chevaux disputent l’espace exigu encore disponible aux voiturettes électriques qui ont remplacé les taxis. Dans le quartier juif de Kazimierz, les restaurants de « jewish food » ne désemplissent pas. Le fameux « Ariel » propose chaque soir des repas « typiques » agrémentés par un remarquable ensemble klezmer.

Les groupes portant kippa se suivent, souvent américains. Partout, sur les murs de la ville et sur les colonnes Morris, un événement présenté comme exceptionnel est affiché : le 20ème Festival de la Culture Juive de Cracovie qui s’inscrit désormais dans le paysage local. Cette année, il se tient du 25 juin au 4 juillet. Mis sur pied par l’équipe de Janus Makush, son directeur, avec le soutien du ministre polonais de la Culture et de l’Héritage national, Bogdan Zdojewski, ce festival a débuté, le vendredi 25 juin par un concert du groupe lituanien, « Banda Dzeta » suivi par une Kabbalat Shabbat à la Grande Synagogue de la rue Miodova où a eu lieu, le lendemain, shabbat, un office spécial. Tout au long des semaines, des ensembles vocaux, des concertistes de renom, des conférenciers, des visites à thème guidées, se succèderont à un rythme particulièrement soutenu.

Si le yiddish sera omniprésent, la culture sépharade n’en n’a pas pour autant été oubliée avec, notamment une exposition de bijoux yéménites et un concert andalou de Haïm Louk. Pour ce qui est d’Israël, on notera outre une rencontre avec l’ambassadeur d’Israël en Pologne, Zvi Rav-Ner, une exposition sur Jérusalem vers 1900 ou encore une conférence de l’écrivaine Miriam Akavia. La France sera présente, début juillet avec les interventions des écrivains Frédéric Brun (« Une prière pour Nacha » et Françoise Milewski ( « Un livre du souvenir ») ainsi que de la réalisatrice Esther Hoffenberg ( « Les deux vies d’Éva »).

Un festival somptueux qui vaut le détour.

De Cracovie, Jean-Pierre Allali

Photo : JPA

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