Cette immense maison fortifiée, dans laquelle ne vivraient que deux discrètes et banales familles est alors scrutée par les satellites espions de la NSA. Début 2011, les services de renseignements en sont persuadés : c’est là que se cache le leader charismatique d’Al-Qaïda ainsi que l’un de ses deux messagers. Informé à la mi-mars, Barack Obama donne son feu vert : il faut intercepter Oussama Ben Laden.
24 hommes pour mettre la main sur Ben Laden
Dimanche 1er mai, 22h15, heure de Paris. Le Seal Team Six, un commando d’élite des Navy SEALS basé en Afghanistan, se lance à l’assaut de la bâtisse fortifiée. Ils sont 24 hommes à débarquer à partir d’hélicoptères Black Hawk. Les ordres sont les suivants : capturer Ben Laden vivant s'il accepte de se rendre. Le cas échéant, ne pas hésiter à ouvrir le feu.
"Les troupes américaines ne cherchent pas à tuer s'il existe un moyen d'obtenir d'une reddition conforme aux règles d'engagement militaires. Cela dit, je pense que l'idée était largement partagée que cela allait se terminer par une mort", a précisé un responsable américain.
Brève et mortelle fusillade
Arrivés sur site, les soldats américains échangent des tirs avec les occupants de la villa. Ils répliquent et progressent rapidement. Bilan : trois hommes et une femme, prise comme bouclier humain selon le Pentagone, périssent dans la fusillade.
Oussama Ben Laden aurait lui-même "participé" aux échanges de coups de feu, selon le Pentagone, qui n’a pas explicitement précisé si le chef d'Al Qaïda avait fait usage d'une arme contre les troupes américaines.
Ben Laden victime d’une balle dans la tête
La fusillade à peine terminée, le chef d’Al-Qaïda est retrouvé mort, tué d’une balle en pleine tête. Aucune information ne permet encore de déterminer s’il a été tué par les commandos américains, par un membre de son entourage, comme il en avait donné la consigne, ou s’il s’est lui-même donné la mort. Il aurait été tué "par des balles américaines" alors qu'"il résistait", a affirmé un haut responsable américain de la Défense.
Seule certitude, une fois les lieux sécurisés, des spécialistes de la médecine légale embarqués au sein du commando passent à l’action : ils accumulent le maximum d’éléments pour prouver l'identité de Ben Laden ainsi que tous les documents encore intacts. Autant d’informations pouvant permettre de retrouver la trace d'autres dirigeants d'Al Qaïda mais aussi de déjouer des complots en préparation.
Une exfiltration en urgence
40 minutes après être entrés dans le bâtiment, les soldats américains se préparent à être exfiltrés. Problème : l’un des hélicoptères à des ennuis mécaniques, il ne peut redécoller. Les commandos le détruisent et s'entassent à bord d'un autre appareil avec le corps de Ben Laden.
Direction le Carl-Vinson, porte-avions américain qui mouille en mer d'Oman, le long des côtes pakistanaises. C’est là qu’Oussama Ben Laden a reçu les rites funéraires avant d’être inhumé en mer. Officiellement, l’opération n’a fait aucune victime côté américain.
Cérémonie funéraire
Une cérémonie funéraire s'est déroulée sur le pont du porte-avions américain Carl-Vinson, en mer d'Oman, dans le respect des traditions musulmanes, avant que le corps d’Oussama Ben Laden ne soit laissé à la mer, a affirmé lundi 2 mai 2011 un haut responsable américain de la Défense.
Photo : D.R.
Sources : Europe 1 ; le Figaro du 3 mai 2011