Selon le rapport de suivi annuel sur l’antisémitisme qui a été publié il y a un mois par l’Agence juive et le ministère chargé de la Diaspora, cette baisse du nombre d’incidents antisémites n’est pas spécifique à la France et une forte baisse a été constatée dans tous les pays. Les données françaises font cependant apparaître la plus forte baisse. L’ambassadeur de France en Israël, Christophe Bigot, attribue cette baisse à l’action déterminée et conjuguée du gouvernement français dans ce domaine. En décembre 2009, le président français, Nicolas Sarkozy, a nommé un préfet chargé de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Celui-ci coordonne les activités éducatives dans les écoles qui comprennent l’enseignement de la Shoah, et ses attributions lui permettent aussi d’effectuer un suivi des enquêtes policières qui sont ouvertes suite à des incidents antisémites. En outre, le gouvernement français investit 15 millions d’euros dans un plan quinquennal de sécurisation des institutions de la communauté juive. Ce plan concerne 349 institutions dont 107 écoles.
A l’ambassade on indique aussi que le ministère français des Affaires étrangères s’est récemment associé à une organisation non-gouvernementale qui agit contre le négationnisme dans le monde arabe. L’organisation Aladin, a traduit dernièrement le journal d’Anne Frank et les œuvres de Primo Levi en arabe et en farsi. Cette année ont aussi été inaugurés en France deux nouveaux mémoriaux consacrés à l’époque de la Shoah : celui de la gare de Bobigny, d’où plus de 22 000 Juifs ont été déportés vers Auschwitz, et un musée à Orléans consacré aux camps d’internement de la région. « Ces mesures ont donné des résultats », affirme Christophe Bigot. « Il est vrai que 2009 a été influencée par la guerre à Gaza, mais en 2010 il y a eu la flottille turque et tout n’était pas calme au Proche-Orient cette année. 466 événements antisémites c’est encore 466 événements qui n’auraient pas dû avoir lieu et il faut effectivement continuer à travailler. Il faut agir sur différents axes, dans les médias, dans les écoles et au sein de la police ».
Interrogé sur la frontière imprécise entre antisémitisme et critique légitime de la politique israélienne, l’ambassadeur répond : « Il ne faut pas mélanger antisémitisme et critique. Si on transforme toute critique en antisémitisme, on fait d’une grande partie des Israéliens des antisémites. Mais nous voyons que les antisémites utilise le canal de la critique d’Israël pour parvenir à leurs fins ». En France existe aussi une loi qui interdit le boycott de produits au motif qu’ils sont israéliens, cacher ou importés des colonies. L’ambassade de France rapporte qu’une jeune femme qui apposait dans une supérette des autocollants appelant au boycott des produits israéliens a été récemment poursuivie et condamnée à une amende.
Photo (l’ambassadeur de France en Israël, Christophe Bigot) : D.R.
Source : Revue de presse de l’Ambassade de France en Israël