« L’Etat d’Israël a adopté le rapport Palmer, à l’exception des réserves détaillées par le représentant israélien dans la Commission Palmer, Joseph Ciechanover. Le rapport, qui traite de l’incident de la flottille du 31 mai 2010 et a été adopté par le Secrétaire général des Nations Unies, est un excellent document, sérieux et complet.
La flottille en question a tenté de violer le blocus naval de Gaza. Le rapport Palmer a confirmé la légalité du blocus naval de Gaza par Israël, et le droit qu’a Israël d’appliquer ce blocus, y compris dans les eaux internationales. Ce blocus naval a été mis en place pour prévenir la contrebande de missiles et autres armes pour le Hamas, l’organisation terroriste qui contrôle Gaza et est soutenue par l’Iran. Au cours de ces dernières années, le Hamas a tiré plus de 10.000 roquettes et obus de mortier dans le but de frapper des cibles civiles israéliennes.
En faisant respecter le blocus naval, Israël a interdit à de nombreux navires en route vers la Bande de Gaza de s’y rendre, sans faire de victimes. Dans le cas de la flottille du Mavi Marmara, les soldats israéliens sont montés à bord des vaisseaux avec des moyens non létaux et sans intention de faire la moindre victime. Quand ils ont été brutalement attaqués par des dizaines de militants violents de l’IHH, armés de gourdins, de couteaux et de tubes d’acier, les soldats israéliens ont été obligés de se défendre. Après que de nombreux soldats aient été blessés pendant l’opération, neuf des membres de l’IHH qui mettaient en danger la vie des soldats de Tsahal, ont été tués. »
« Comme cela est indiqué dans le rapport, Israël exprime à nouveau ses regrets sur les pertes en vies humaines, mais ne s’excusera pas parce que ses soldats ont agi pour défendre leur vie. Comme tout autre Etat, Israël a le droit de défendre ses civils et ses soldats.
Israël chérit les liens importants, passés et actuels, entre les peuples turc et juif. C’est pour cette raison que l’Etat d’Israël a fait de nombreuses tentatives ces derniers mois pour régler le différend entre les deux pays, mais il est regrettable que ces tentatives n’ont pas été couronnées de succès.
L’Etat d’Israël espère qu’une solution sera trouvée pour que soient dépassées ces dissensions et poursuivra ses efforts à cette fin.
Il convient de souligner que, non seulement le rapport ratifie la légalité du blocus, mais qu’il détermine aussi qu’il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza, et que toute personne qui souhaite envoyer une aide humanitaire dans la Bande de Gaza doit le faire en coordination avec Israël et l’Autorité palestinienne, et doit transférer cette aide par les points de passage terrestres.
En ce qui concerne l’ambassadeur d’Israël en Turquie, il a terminé son mandat cette semaine, et a déjà pris congé de ses collègues turcs. Il avait déjà organisé son voyage de retour en Israël pour ces prochains jours. Israël suppose que la Turquie va respecter les lois internationales relatives aux voyages maritimes en Méditerranée. »
Déclaration de M. Joseph Ciechanover :
« En tant que représentant d’Israël au sein de cette Commission, je me joins au Président et vice-président pour adopter ce rapport. Israël apprécie l’important travail de la Commission et remercie Sir Geoffrey Palmer et M. Alvaro Uribe pour leur leadership. Leurs efforts devraient constituer un message pour la communauté internationale quant à la nécessité de prendre langue avec toutes les parties prenantes dans un différend et d’éviter de préjuger d’un incident avant que tous les faits sont connus.
Israël a émis des réserves sur quelques aspects du rapport, qui sont exprimées ci-dessous, mais est sensible au fait que le rapport coïncide avec l'opinion d'Israël, à savoir que « le blocus naval était légal», qu'il « a été imposé comme étant une mesure de sécurité légitime pour empêcher les armes d'entrer à Gaza par la mer », que la mise en œuvre du blocus est « conforme aux exigences du droit international » et qu'Israël avait « le droit de se rendre sur le navire, de le fouiller et de le saisir, s'il violait un blocus », y compris dans les eaux internationales . Le Rapport émet à juste titre de sérieux doutes sur « la conduite, la véritable nature et les objectifs des organisateurs de la flottille, notamment l'IHH », note qu'ils prévoyaient « à l'avance de résister violemment à toute tentative d'abordage » et qualifie la décision de violer le blocus de Gaza « d'acte dangereux et irresponsable ...qui rendait inutilement possible une escalade. » Israël note également l'importance du soutien du Comité pour la position qu'a Israël de longue date, à savoir que « toutes les missions humanitaires souhaitant aider la population de Gaza doivent le faire en respectant des procédures établies et les passages terrestres désignés, en consultation avec le Gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne. »
Cependant, Israël n'est pas d'accord avec la Commission lorsqu'elle qualifie la décision d'Israël de monter à bord des navires comme il le fait, « d'excessive et déraisonnable». Des preuves des avertissements répétés qui ont été transmis aux vaisseaux concernant son intention de monter à bord ont été fournies à la Commission. Israël estime que la Commission n'a pas suffisamment pris en compte les restrictions opérationnelles qui ont déterminé la manière dont a été mené l'arraisonnement des navires et le moment où cela a été fait, ni la nécessité opérationnelle pour que cela soit fait de manière clandestine afin de minimiser les chances de résistance à bord.
Quant à l'action des soldats d'Israël, étant donné les conclusions de la Commission concernant la résistance qu'ils rencontrèrent lors de l'abordage du Mavi Marmara, il est clair que la vie des soldats était en danger immédiat. Par exemple, la Commission note que « le personnel des Forces israéliennes de défense avaient été confronté à la résistance significative, organisée et violente d'un groupe de passagers quand ils montèrent à bord du Mavi Marmara. » La Commission a confirmé que les vidéos ont montré que les passagers portaient « gilets pare-balles, et portaient des barres de métal, des frondes, des chaînes et des bâtons » et que ce constat « étaye les récits de violence faits par le personnel de Tsahal lors de l'enquête israélienne. » La Commission confirme que « deux soldats ont été blessés par balle », « trois soldats ont été capturés, maltraités, et mis en danger » et que « sept soldats ont été blessés par les passagers, dont certains grièvement. »
Compte tenu des circonstances, les soldats d’Israël ont clairement agi en état de légitime défense et ont répondu de manière raisonnable, proportionnelle et avec retenue, y compris en utilisant des armes non létales lorsque cela était possible. La manière dont la Commission qualifie les circonstances qui ont conduit à la mort de neuf passagers à bord du Mavi Marmara ne prend pas suffisamment en compte la complexité de ce qui était clairement une situation de combat chaotique. Dans une telle situation, reconstruire la chaîne exacte des événements est extrêmement difficile, voire impossible. Compte tenu de la nature rapprochée du combat qui a clairement eu lieu à bord du navire, les blessures à bout portant ne suggèrent pas en elles-mêmes que les soldats israéliens aient mal agi.
Quant au traitement par Israël de centaines de participants à la suite de l’arraisonnement des navires, il a été raisonnable et compatible avec les normes internationales. Se fier à certaines déclarations faites par des passagers et citées dans le Rapport national turc et les considérer comme prouvant qu’il y a eu des actes répréhensibles a été particulièrement problématique. Israël a exprimé de sérieux doutes concernant la véracité et la crédibilité de certaines de ces déclarations. Pourtant, Israël chérit l’histoire commune et les liens séculaires d’une amitié solide et de coopération entre les peuples juif et turc et espère que les travaux de la Commission ces derniers mois aideront Israël et la Turquie à retrouver le chemin de leur coopération. »
Photo : D.R.