Le grand rabbin du Consistoire central, René-Samuel Sirat lui a répondu :
« Monsieur l’Ambassadeur,
Je reçois aujourd’hui votre lettre du 8 septembre et vous en remercie vivement.
Je suis très sensible aux souhaits que vous voulez bien adresser à la Communauté juive de France, à ma famille et à moi-même à l’occasion de la fête de Roch Hachana. Je suis ému de lire les vœux que vous formulez -et auxquels je m’associe pleinement- que « cette nouvelle année voie les peuples israélien et palestinien retrouver la paix dans l’indépendance de chacun, la prospérité et la sécurité pour tous, prélude idéal à une réconciliation historique que nous appelons, tous, de nos vœux ».
Voici quarante ans que j’espérais qu’enfin, une voix officielle palestinienne saisisse la main tendue par le Premier ministre de l’époque Lévi Eshkol et son ministre des Affaires étrangères Abba Eban, répétant à l’envi que « tout est négociable ». J’attendais aussi que l’on accepte de se référer à la décision sage de l’ONU du 29 novembre 1947, affirmant la nécessité de créer un Etat juif de Palestine -qui prit pour nom Israël le 15 mai 1948- et un Etat arabe de Palestine, étant bien entendu qu’il faudra tenir compte des frontières de 1967 avec des rectifications mineures acceptées de part et d’autre.
Qu’il me soit cependant permis une remarque : dans votre logo, au-dessous du drapeau palestinien, se trouve une carte miniature de la Palestine, mais aucune place n’est réservée à l’Etat d’Israël. Je formule à mon tour l’espoir que ce logo soit rapidement modifié afin de montrer clairement que les deux peuples sont appelés à vivre côte à côte, fraternellement et pacifiquement sur la terre que D.ieu a bénie.
Au lendemain de l’Aïd el-Fitr, je voudrais exprimer également tous mes souhaits de paix, de bonheur et de joie pour vous-même, votre famille et le peuple palestinien.
Je vous prie d’agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de ma parfaite considération. »
Photo : D.R