"Il n'a pas arrêté de me gifler, il est parti et est revenu avec un rasoir", a-t-elle raconté à sur son lit d'hôpital à Multan, dans le centre du pays. "J'ai hurlé de peur mais il m'a attaché les mains et les pieds et il a coupé mon nez et mes lèvres", a-t-elle soufflé, le visage entouré de bandages. La jeune femme a également affirmé que la police locale avait refusé d'enregistrer sa plainte. "Je veux qu'on me rende justice, et si ce n'est pas le cas, je m'immolerai par le feu devant la Cour suprême, je ne cesserai de me battre que lorsque mon mari sera puni pour le crime qu'il a commis", a poursuivi Salma Bibi, dont les propos, en Baloutche, étaient traduits par son oncle. "La jeune fille est hospitalisée et sa vie n'est pas en danger", selon Aftab Hasnain, un autre haut fonctionnaire de Musa Khel. Les ONG et associations de défenses des droits de la femme accusent régulièrement les autorités et la justice de laisser impunis ou presque les auteurs de violences à l'encontre des femmes, qui sont monnaie courante au Pakistan, en particulier par des parents dans les nombreux cas de "meurtres pour l'honneur", quand une femme est accusée d'avoir trompé son mari. Les violences domestiques visant les femmes "sont un problème grave et endémique au Pakistan", a commenté lundi Ali Dayan Hasan, la directrice de Human Rights Watch pour le Pakistan à propos de ce nouveau drame conjugal.
Photo : D.R.
Source : le Nouvel Observateur