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Publié le 14 Octobre 2013

«Antisémitisme silencieux à l’ULB»

Le président de l’Union des Étudiants juifs de Belgique parle d’une forme d’hostilité.

Par Yolande Nimy

 

Il n’aura pas fallu longtemps à Jonathan De Lathouwer pour pointer du doigt ce qui va mal à l’Université Libre de Bruxelles. Dans le cadre de ses fonctions prises depuis le 1er mai dernier, le nouveau président de l’Union des Étudiants Juifs de Belgique dénonce une forme d’antisémitisme qui «ne se crie pas à la rue Paul Héger car c’est un antisémitisme silencieux». Explications. 

le nouveau président de l’Union des Étudiants Juifs de Belgique dénonce une forme d’antisémitisme qui ne se crie pas à la rue Paul Héger car c’est un antisémitisme silencieux

« Stigmatisation», « Caricature» ou encore « Boycott»… Autant de préjudices que peuvent subir les jeunes étudiants juifs au sein de l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Si bien que Jonathan De Lathouwer, 22 ans et étudiant en cinquième année en polytechnique, en fait son fer de lance et tient à accuser ce qu’il qualifie « d’antisémitisme silencieux» dans cette université. Un détour aux journées d’accueil des étudiants pour s’en rendre compte. « Tous les cercles y sont présents avec leur stand, mais lorsqu’ils doivent nous présenter, ils diront que nous sommes la jeunesse juive, mais ajoutant que nous sommes des gens d’extrême droite. Et qui plus est sioniste. Il y a un amalgame et ce n’est en rien correct » explique le président de l’Union des Étudiants juifs de Belgique (UEJB). C’est pourquoi le jeune homme prône pour une meilleure communication. Car, « même si la reconnaissance de BDS a permis d’officialiser et de libérer ce type de discours, certains étudiants prennent encore peur. D’autres veulent lutter, mais ne savent pas comment. Faute d’outils nécessaires » confiait M. De Lathouwer dans la publication Regard et nous l’exprimait par la suite. Pour mener ce combat à bien, il lui faut néanmoins multiplier les synergies entre son UEJB et les autres cercles. « Ce sont des occasions où nous présentons notre culture, tout comme la diversité de notre communauté. Mais pour cela il faut faire preuve d’ouverture, car nous avons déjà vu par exemple des affiches d’une de nos conférences arrachées. C’est comme un cordon sanitaire. Nous ne faisons que communiquer, mais le problème c’est que dialoguer avec ceux qui vous boycottent est très compliqué dans une université qui prône le libre examen. » D’autant plus que l’on se souvient encore des bagarres provoquées lors de la conférence sur l’humoriste controversé Dieudonné, d’ailleurs condamné deux fois en France pour incitation à la haine raciale, en 2010. Ou encore Souhail Chichah, ancien chercheur à l’ULB, jugé comme un militant islamiste pro-palestinien radical. « Nous sommes dans une génération Dieudonné. C’est-à-dire qu’on a banalisé l’antisémitisme et ça se ressent de nos jours », affirme Jonathan De Lathouwer. Mais ne s’avouant pas vaincu, le président souhaite « ouvrir les yeux, car face à un bon argument, quinze personnes qui crient ne font pas le poids. »

 

Plus d’infos :

http://www.cclj.be/article/3/4819 et brochure « Plus jamais ça ! » auprès de l’UEJB : www.uejb.org - info@uejb.org