Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier – Le procès de Marine Le Pen

15 April 2025 | 257 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Jean Pierre Allali's picture
LES STADES ET LE DATA
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25 May 2016
Catégorie : France

Marc Perelman, auteur d'un livre percutant sur le passé trouble du célèbre architecte Le Corbusier, est aussi un spécialiste des excès du monde du football et, en général, des stades. Dans un petit ouvrage bien documenté, il se penche sur l'influence des "data" sur le public.

 

 

Jean Pierre Allali's picture
LECTURES
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24 May 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

La cérémonie se déroulera demain mardi 19 avril à 17h30 au Mémorial de la Shoah à Paris en présence des ambassadeurs de Pologne et d’Israël.

A l'heure où le Front National réalise des scores historiques, la fête de Hanoukah rappelle que les forces politiques qui ne respectent pas les particularismes sont dangereuses

L'EI ne lésine pas sur les moyens et diffuse sur Internet sa propagande ignominieuse...

Souvent l’on oublie de parler d’eux

Il faut croire que certaines alertes ne veulent pas être entendues à temps

Au moins 128 morts à déplorer dans la vague d'attentats qui a frappé Paris vendredi 13 novembre

Dov Maimon's picture
Paradoxes de la politique israëlienne
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09 November 2015
Catégorie : France

"A vos crayons citoyens, à la politique citoyens. Si nous voulons que les choses se fassent il va falloir que certains d’entre nous se bougent."

Tel Aviv sur Seine : succès sur les berges et sur le net, opération réussie !

Virginie Guedj-Bellaïche's picture
Le dialogue renoué
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29 July 2015
Catégorie : France

Mars 2015, je suis à Bruxelles pour présenter mon livre écrit sous le pseudo de Sefwoman, « Je suis juive mais je me soigne ». Au fond de la salle, 3 garçons se marrent. Je parle de ma grand-mère et de service 98 pièces au liseré doré, de son refus de me parler de l’Algérie, des plats typiques, je les vois acquiescer. A la fin de la présentation, ils ont tous les trois le livre en main. « La dédicace c’est pour qui ? », « Ismaël ».

Célébrer le 14 juillet à Tel-Aviv – une occasion de célébrer la double appartenance culturelle et nationale sur un mode festif et joyeux.

12 juillet 1906, Alfred Dreyfus  est réhabilité par la cour de cassation de Rennes. C’était il y a 109 ans, autant dire une éternité.  

INTERNATIONAL - Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang, parce que l'Etat juif est (toujours) considéré et traité quelque part comme le Juif des Etats.
Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang, parce que l'Etat juif est (toujours) considéré et traité quelque part comme le Juif des Etats. Rappelons à ce sujet qu'une campagne BDS -pour Boycott-Désinvestissement-Sanctions- tente de s'implanter en France, en incitant à boycotter les personnes et les produits provenant de ce pays. Expliquons.


Artcile publié dans le Huffinghton Post http://www.huffingtonpost.fr/marc-knobel/boycott-produits-israeliens_b_7...

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Opinion

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Les jolies colonies de vacances... Il fait beau, il fait chaud, ça sent vraiment les vacances ! Cette semaine, nous vous proposons une série d'articles sur les mouvements de jeunesse juifs en France ! Aujourd'hui, découvrez le parcours d'une ancienne E.I. !

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

 

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Comme citoyen et comme Juif, je ne suis indifférent ni au Rassemblement National (RN), ni à l’état de droit démocratique en France. J’ai donc essayé de comprendre la saga judiciaire qui implique Marine Le Pen, mais je conviens que parlant d’un domaine qui n’est pas de ma compétence, je m’expose peut-être à des critiques justifiées. Elles me feront progresser…

Il y a dans le jugement du Tribunal correctionnel une peine principale, une peine complémentaire et l’exécution provisoire.

Sur la base de 2 500 documents provenant d’une enquête entamée en 2015 à la suite d’un signalement de Martin Schulz, alors président du Parlement européen, il ne fait aucun doute qu’il y a bien eu un détournement, évalué à plus de quatre millions d’euros, des salaires versés entre 2004 et 2016 aux assistants parlementaires des députés européens du Front National (FN), et donc payés in fine par les contribuables, vers des activités non liées à leur fonction européenne.

Cela a entraîné la condamnation de Marine Le Pen et de certains de ses collaborateurs à diverses peines de prison et à diverses amendes. C’est la peine principale.

Cette peine est accompagnée d’une peine d’inéligibilité, autrement dit impossibilité de se présenter ou d’exercer un mandat électoral. Cette peine est dite complémentaire, comme le sont dans d’autres circonstances des peines d’interdiction de séjour, civiques, familiales, professionnelles ou autres.

La période dite de prévention pendant laquelle les détournements ont été jugés va de 2011 à 2016. La loi dite Sapin 2 qui a rendu obligatoire une peine complémentaire d’inéligibilité, en demandant au juge d’expliquer le cas échéant pourquoi il ne l’appliquait pas, a été promulguée en décembre 2016 mais mise en vigueur quelques mois plus tard. Elle semble donc être postérieure à cette période de prévention. Mais avant cette loi, les juges disposaient d’une marge d’appréciation pour prononcer ou non l’inéligibilité. C’est qu’ils ont fait ici eu égard à l’ampleur et au caractère systématique du détournement.
Ils l’ont assortie d’une décision d’exécution provisoire…

Alors que la règle générale en matière pénale est que les décisions ne sont exécutées que si elles sont définitives, c’est à dire après épuisement des recours, la Loi Guigou de 1999 a permis au juge de prononcer l’exécution provisoire notamment pour prévenir une récidive ou pour préserver l’ordre public, à condition de motiver cette décision, conçue comme une mesure préventive pour la société. L’exécution provisoire a depuis lors souvent été prononcée à l’encontre de détenteurs de mandats locaux, obligés de démissionner de ces mandats, ou interdits d’y postuler pendant un temps donné. En revanche, le Conseil constitutionnel a refusé l’application aux parlementaires car ceux-ci expriment directement la souveraineté nationale. C’est pourquoi Marine Le Pen garde son siège de député. En revanche Louis Aliot conserve son mandat de maire de Perpignan car il a été dispensé d’exécution provisoire.

Si la décision de condamner Marine Le Pen et les autres dirigeants du Rassemblement National, ainsi que les mesures d’inéligibilité associées n’ont pas surpris les spécialistes, il n’en a pas été de même pour l’exécution provisoire.

Tenus à motiver leur décision, les juges ont pointé un risque de récidive qui paraît d’autant plus hypothétique que le Rassemblement National par ses succès électoraux bénéficie de subventions confortables. Ils ont aussi souligné le trouble possible à l’ordre public démocratique. L’éventuelle élection à la Présidence, donc l’immunité légale, d’une candidate qui s’obstine à nier la véracité des faits de détournement d’argent public, ébranlerait en effet les principes élémentaires d’exemplarité et de probité sur lesquels la République est construite.

On peut comprendre l’exaspération des juges devant le déni du détournement et redouter ce qu’il signifie pour le comportement ultérieur de l’éventuelle présidente. Mais on peut aussi considérer que ces faits sont insuffisamment graves pour empêcher Marine Le Pen d’être candidate.

En l’absence d’exécution provisoire, elle pouvait espérer que le jugement d’appel aurait lieu après l’élection présidentielle où son éventuelle victoire l’aurait de toute façon fait annuler.

Il lui faut désormais que le procès en appel précède la présidentielle, ce qui sera le cas, les juridictions des cours d’appel ayant fait preuve d’une célérité toute particulière. Ce qui souligne comme est scandaleuse la comparaison que Marine Le Pen a faite entre sa soi-disant mise à mort judiciaire et le décès de Navalny, assassiné dans sa prison par le régime russe.

Ce que sera l’arrêt de la cour d’appel, nul ne peut le présumer, et quel qu’il soit, il sera qualifié de politique par ses opposants. S’il est à peu près exclu qu’elle prononce une relaxe, et peu vraisemblable qu’elle ne prononce pas d’inéligibilité, elle peut écarter une exécution immédiate. C’est peut-être une suggestion en ce sens qui a été faite par le Conseil Constitutionnel qui, sollicité par le Conseil d’État dans l’affaire d’un élu municipal de Mayotte destitué, avait profité de l’occasion pour rappeler le 28 mars qu’il appartient au juge de ne pas entraver la liberté des droits de l’électeur…

Pour Marine Le Pen, clamer sa complète innocence n’est pas tant une ligne de défense maladroite que la volonté de perpétuer la fiction du chevalier sans reproche que Jean-Marie Le Pen, malgré ou à cause de son passé et de ses multiples dérapages, claironnait au Front National. On se rappelle comme sa fille exigeait une tolérance zéro pour les hommes politiques coupables de malversations et elle tient plus que tout à préserver ce mythe.

Cette victimisation véhémente lui amènera des voix chez ceux qui sont convaincus que le système politique est corrompu et confisqué par une élite auto-proclamée qui se venge sur une femme qui en a fait bien moins que d’autres. Mais il éloignera les électeurs séduits par un Rassemblement National respectabilisé et qui lui sont indispensables pour espérer une victoire présidentielle.

Quant au discours sur le gouvernement des juges, il rencontre celui de La France insoumise, sauf que pour Jordan Bardella les juges sont « rouges » et pour Jean-Luc Mélenchon, ils ne le sont pas assez. Cette connivence ne doit rien au hasard.

Il y a un grand pas entre le fait de se plaindre que certains juges inclinent les verdicts en fonction de leurs présupposés idéologiques, leur tentation messianique, comme l’écrit Noëlle Lenoir, ce qui est vraisemblablement le cas dans l’exécution provisoire appliquée à Marine Le Pen, et celui de considérer que le pouvoir de juger doit revenir au peuple souverain, comme le réclame Jean Luc Mélenchon, l’homme qui a dit que la République, c’était lui.

Laisser tous les pouvoirs au peuple souverain, c’est au mieux se plier à la loi de la majorité, au pire à celle qu’un dictateur pourrait façonner à sa guise.

Les Juifs qui furent le prototype des minorités dans l’histoire ne doivent jamais oublier que la démocratie, c’est aussi le droit d’expression des minorités.

Il fut un temps où les dérives des hommes politiques étaient essentiellement jugées par le Parlement, représentant le peuple. Ce temps, c’était la IIIe et la IVe République. C’est pour éviter le copinage politique que les infractions électorales ont été dirigées vers le juge. Il est clair que cette évolution risque elle aussi d’entraîner des dérives et que l’équilibre est délicat à trouver, mais il n’y pas de démocratie sans séparation des pouvoirs.

 

Richard Prasquier, président d'honneur du Crif

 

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