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Crédit photos : ©Alain Azria
Le Président du Crif, Yonathan Arfi a introduit cette rencontre, en rappelant qu’il y a à peine six mois, l’ancien Premier ministre, Gabriel Attal avait été reçu au Dîner du Crif et qu’il avait parlé ce soir là, « de la déferlante de l’antisémitisme ». « Mais personne ne pouvait prévoir le séisme politique qui suivrait […] d’où l’urgence de [le] recevoir à nouveau »
Yonathan Arfi a également remercié les personnalités publiques présentes, notamment Caroline Yadan, députée de la 8e circonscription des Français établis hors de France et Ariel Weil, Maire de Paris Centre.
Bruno Jeudy, Directeur délégué de La Tribune du Dimanche et éditorialiste BFMTV, a ouvert cette rencontre, questionnant Gabriel Attal sur ce que l’antisémitisme disait de la société française aujourd’hui.
Pour Gabriel Attal, « l’antisémitisme dit que notre pays connaît encore et toujours […] des relents de haine. Il y a beaucoup de sémantiques, certains parlent d’une relance de l’antisémitisme […] mais il ne faut pas donner l’impression que l’antisémitisme a disparu un jour […] il y a toujours eu de l’antisémitisme ».
L’ancien Premier ministre a rappelé combien le 7-Octobre a été un « révélateur pour une partie du pays et pour un certain système qui ne voulait pas voir [l’antisémitisme] ; une nouvelle forme d’antisémitisme ». Avec force, Gabriel Attal a rappelé que cet antisémitisme n’était pas nouveau, « ça ne date pas du 7-Octobre ». « Tout le monde voit désormais qu’il y a un antisémitisme porté et tiré par l’antisionisme, tiré lui-même par l’extrême gauche et l’islamisme radical. »
#AmisDuCrif - @GabrielAttal : « Le 7-Octobre a été un révélateur pour une partie du pays et pour un certain système qui ne voulait pas le voir, d’une nouvelle forme d’antisémitisme c'est-à-dire un antisémitisme poussé par l’extrême gauche et par un islamisme radical […] Et ce… pic.twitter.com/9JMZmTBQnQ
— CRIF (@Le_CRIF) December 18, 2024
Il a rappelé l’importance de mettre fin au « pas de vague », et la nécessité d’une transparence statistique absolue sur les faits antisémites dans notre pays. Bien qu’idéaliste, l’objectif doit rester, selon l’ancien Premier ministre, de ne plus avoir à protéger les Juifs, que ce soit les écoles ou les lieux de culte. « Il faut une société où la peur change suffisamment de camp pour que l’antisémitisme et le racisme régressent. »
Bruno Jeudy a ensuite interrogé Gabriel Attal sur la situation politique française. L’ancien Premier ministre a rappelé l’importance pour les partis de l’arc républicain de travailler ensemble et la nécessité de « changer la culture politique française » pour réussir à trouver une stabilité institutionnelle. Plus tard dans la conférence, interrogé sur les ambitions de son parti politique, il a rappelé que « la situation est bloquée parce qu’il y a des partis qui pourraient s’entendre mais qui refusent de le faire. […] Le Parti socialiste refuse de sortir de la tutelle de La France insoumise et refuse d’accepter de travailler avec d’autres forces républicaines pour faire avancer notre pays ».
Sur la question du discours accusatoire en France qui, de façon caricaturale, fait passer Israël pour un État génocidaire, Gabriel Attal a rappelé l’absolue nécessité de l’éducation, que ce soit en ce qui concerne l’enseignement de ce qu’est un génocide dans les classes, ou que ce soit en matière d’éducation aux réseaux sociaux et à l’information.
« Nous sommes dans une époque où toute parole se vaut sur les réseaux sociaux […] Il faut former les consciences sur ce qu’est un génocide et former les élèves […] à décrypter les informations. […] On doit donner aux jeunes des clés de lecture. »
#AmisDuCrif - @GabrielAttal : « Le 7-Octobre a été un révélateur pour une partie du pays et pour un certain système qui ne voulait pas le voir, d’une nouvelle forme d’antisémitisme c'est-à-dire un antisémitisme poussé par l’extrême gauche et par un islamisme radical […] Et ce… pic.twitter.com/9JMZmTBQnQ
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Le Président du Crif a ensuite abordé la question des « cours d’empathie » mis en place par Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale. Yonathan Arfi a rappelé que depuis le 7-Octobre, nous avons constaté un rajeunissement très significatif des auteurs et des victimes d’actes antisémites. De nouvelles statistiques sont d’ailleurs dédiées aux incidents antisémites qui se déroulent spécifiquement en milieu scolaire. On a recensé plus de 1 600 incidents pour l’année 2023-2024.
Sur les cours d’empathie, Gabriel Attal a redit combien il était convaincu que ces cours pouvaient changer les choses dans la société, sur la durée et contribuer à former une société plus humaniste et plus tolérante. « L’École doit rester un lieu pour apprendre le respect des règles et des sanctions. » La parole peut se libérer et les professeurs peuvent faire remonter les incidents lorsqu’ils sont assurés qu’il y aura des sanctions, comme cela a été le cas lors des hommages rendus à Samuel Paty et Dominique Bernard où il y a eu un « envoi massif de signalements ».
Questionné ensuite sur la question du Proche-Orient, Gabriel Attal a redit combien il croyait « profondément dans la position historique de la France », bien qu’elle soit « ténue et fragile ». « La position [diplomatique] de la France est une position qui lui permet de pouvoir parler à tout le monde […] et cela peut parfois heurter mais le monde a besoin de puissances qui sont capables de discuter avec tout le monde. »
Bruno Jeudy a ensuite abordé la question de la situation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Gabriel Attal a dit sa « pleine confiance dans la mobilisation de la diplomatie, du Ministère des Affaires étrangères et du président de la République [pour sa libération] Beaucoup d’efforts sont entrepris pour parvenir à sa libération et cela doit rester un objectif absolu pour nous […] c’est une atteinte à tout ce que la France porte comme valeur universelle. »
#AmisDuCrif - @GabrielAttal : « Je dis ma pleine confiance dans la mobilisation de la diplomatie, du Ministère des Affairs étrangères et du Président de la République [pour la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal]. Beaucoup d’efforts sont entrepris pour… pic.twitter.com/T6VFDUH09Z
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