Yonathan Arfi

Président du Crif, un militant juif et citoyen

Discours du Président du Crif à l’occasion du colloque « Les Juifs dans la République : révélateur des crises du pacte républicain ?

27 September 2024 | 41 vue(s)
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France

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

Pages

Pour la deuxième année consécutive, le Crif a célébré l’évènement fondateur qu’est l'Émancipation des Juifs de France, votée le 27 septembre 1791 par l’Assemblée nationale constituante. Le colloque « Les Juifs dans la République : révélateur des crises du pacte républicain ? » s’est tenu jeudi 26 septembre 2024 au Sénat, avec la participation du Président du Sénat, Gérard Larcher.

 

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Sénat, Jeudi 26 septembre 2024

 

« Madame la Députée, Constance Le Grip,

Messieurs les Sénateurs, Rachid Temal et Roger Karoutchi,

Monsieur le Grand Rabbin de France,

Mesdames et Messieurs qui nous faites l’honneur d’intervenir ce soir,

Mesdames et Messieurs,

« La France... est notre Palestine, ses montagnes sont notre Sion, ses fleuves notre Jourdain... Buvons à l’eau vive de ses sources, c’est l’eau de la liberté ! La liberté n'a qu'une langue, et tous les hommes savent son alphabet. La nation la plus asservie priera pour elle qui a délié les chaînes des esclaves. La France est le refuge des opprimés. »
Voilà les mots d’un jeune juif parisien, Samuel Lévy, dans une lettre à l'Assemblée constituante publiée en 1791 dans La Chronique de Paris. Voilà dans quels termes les Juifs de France abordent l’émancipation il y a 233 ans.

 

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L’Histoire des Juifs en France ne débute bien-sûr pas en 1791, tout comme l’histoire de France ne débute pas en 1789. Avant la Révolution, le judaïsme français est une réalité bigarrée, éclatée entre l’Alsace et la Lorraine où vit la grande majorité des Juifs, « les Juifs portugais » qui habitent la côte atlantique de Bordeaux à Bayonne, « les Juifs du Pape » d’Avignon et du Comtat Venaissin, et les quelques Juifs parisiens.
Une des vertus de l’émancipation votée le 27 septembre 1791 par l’Assemblée nationale constituante est d’avoir mis fin progressivement à cet éclatement et d’avoir dessiné les contours de ce qui deviendra le franco-judaïsme, dont nous sommes tous les héritiers.

Si chacun de nous a une date de naissance individuelle, le 27 septembre 1791 est en quelque sorte notre date de naissance collective. Pourvu du droit de citoyen, les Juifs de France deviennent ce jour-là des Français juifs.
Leur engagement pour la République de 1791 à nos jours est la marque de leur fidélité au pacte républicain. Ils seront là on le sait pour la servir, ils seront là pour combattre ses ennemis, ils seront là pour défendre ses frontières.
La République et les Juifs ne vont pas l’un sans l’autre. C’est pourquoi cette année nous avons choisi comme titre pour notre colloque « Les Juifs dans la République : révélateur des crises du pacte républicain ? »

Chaque regain d’antisémitisme en France correspond à une crise profonde de la République, du bouillonnement antisémite de l’Affaire Dreyfus au gouffre de la Shoah où la République avait disparu, jusqu’au trouble de l’antisémitisme contemporain…

La vague d’antisémitisme qui frappe depuis le 7 Octobre n’échappe pas à cette règle. Elle est à la fois le révélateur et le catalyseur des crises françaises.
Depuis le 7 Octobre, la haine des Juifs dévoile les failles béantes laissées ouvertes par le communautarisme, le racialisme, l’assignation identitaire. Autant d’insultes faites à l’universalisme républicain.

Cet antisémitisme prend les mots du soutien à la cause palestinienne. Assignation à un conflit qui se déroule à 4000 kilomètres, nazification des Juifs et d’Israël, harcèlements des étudiants juifs, accusation en complicité de génocide… : voilà où le soutien dévoyé à la cause palestinienne a mené.

Mes chers amis, je me désole de toutes les détresses de populations civiles qu’elles soient israéliennes comme palestiniennes.  Mais en République, cette solidarité ne saurait servir de prétexte à l’antisémitisme.

 

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Chers amis,

En tant que Français, en tant que Juif, je crois à la République. Non pas par nostalgie ou par attachement conservateur. Mais parce que je crois que la République, son universalisme, sa laïcité, sont des réponses éminemment modernes aux défis actuels.

Voilà je crois le sens profond de la promesse de 1791.

Je vous remercie. »

 

Yonathan Arfi, Président du Crif