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Published on 15 May 2024

Le brief du Crif - Des mains rouges taguées sur le mur des Justes à Paris : « un cri de ralliement haineux contre les Juifs »

Dans la nuit du lundi au mardi 14 mai 2024, des mains rouges ont été taguées sur le Mur des Justes du Mémorial de la Shoah à Paris et sur des murs dans le quartier du Marais. Le Président du Crif a réagi dès mardi matin, rappelant que « quels que soient les auteurs, cette dégradation du Mémorial de la Shoah, symbole des mains ensanglantées des terroristes qui ont lynché deux soldats israéliens en octobre 2000, résonne comme un cri de ralliement haineux contre les Juifs ».

Des mains rouges ont été taguées dans la nuit du lundi au mardi 14 mai 2024 sur le Mur des Justes, jouxtant le Mémorial de la Shoah à Paris et des murs du quartier du Marais comme l'a indiqué Ariel Weil, le Maire de Paris Centre sur X (ex-Twitter) : « les murs du Marais devant crèches et écoles, ont été souillés, jusqu'au Mur des Justes, qui ont sauvé des Juifs au péril de leur vie ». Le Maire de Paris Centre a également rappelé que ces tags ignobles étaient apparus sur le Mur des Justes le jour de l'anniversaire de la rafle du billet vert, « qui préfigure la rafle du Vél d'Hiv où de nombreux enfants seront arrêtés avant d'être exterminés ». 

 

 

Le Mémorial de la Shoah a indiqué sur son site Internet que « des individus cagoulés ont dégradé dans la nuit le mur des Justes ainsi que d’autres lieux du quartier. Cet acte de vandalisme survient en cette date anniversaire de la rafle du 14 mai 1941 durant laquelle environ 3 700 Juifs du Marais et de la région parisienne ont été arrêtés, transférés dans les camps du Loiret avant d’être déportés au camp d’Auschwitz- Birkenau, en juin et juillet 1942 pour y être assassinés ».

 

 

Le Président du Crif a réagi sur X dès mardi matin rappelant que « aucun tag, aucun symbole antisémite n'est tolérable mais certains font plus de mal que d'autres ». 

 

 

Il a également rappelé au micro d'Appoline de Malherbe mercredi matin sur RMC que l'antisémitisme est devenu banal. « Depuis le 7 octobre, il y a eu une augmentation phénoménale de l'antisémitme. Sur le dernier trimestre depuis 2023, + 1000 %, sur le premier trimestre 2024, + 300 % par rapport à l'an dernier, c'est ça la réalité avec laquelle nous vivons et ce qui s'est passé hier, c'est une illustration de plus ». Yonathan Arfi a également redit avec force que  les auteurs de ces actes « ne peuvent pas ne pas savoir » ce que symbolise ces mains rouges. « Aujourd'hui, c'est connu dans le débat public que ces mains rouges ne sont pas un symbole innoncent, mais l'apologie d'un massacre de Juifs en 2000 où un terroriste avait brandi ses mains pleines de sang devant une foule en furie à Ramallah suite au lynchage de deux israéliens. C'est ça la réalité de ce symbole. »

Yonathan Arfi a ajouté : « Il y a un plusieurs outrages à la fois dans ce qui s'est passé hier : un outrage à la mémoire de la Shoah, une apologie de massacres de Juifs, mais aussi, en s'en prenant au Mur des Justes, une volonté de dire à ceux qui voudraient s'élever contre l'antisémitisme, qu'ils seront combattus sur le même plan aussi. »

Le Président du Crif a rappelé que « ce Mur comporte 3 900 noms de Françaises et Français qui, au péril de leur vie, ont sauvé les Juifs pendant la Shoah. Venir les intimider, c'est dire aux Français qu'ils ont face à eux des gens qui les combattent ». 

 

 

Le Président de la République, Emmanuel Macron, a également réagi sur X (ex-Twitter) hier soir avec force : « Dégrader le Mur des Justes parmi les Nations, barrage des Lumières contre le nazisme, c'est porter atteinte à la mémoire de ces héros comme à celle des victimes de la Shoah. La République, comme toujours, demeurera inflexible face à l'odieux antisémitisme. »

 

 

 

 

De nombreuses personnalités publiques et politiques ont également réagi tout au long de la journée de mardi, condamnant avec force ces tags ignobles et apportant leur soutien au Mémorial de la Shoah. 

 

Un rassemblement avait également lieu mardi 14 mai à 18h30 devant le Mur des Justes, à l'initiative du collectif Nous Vivrons. Le Président du Crif était présent aux côtés de nombreuses personnalités publiques et politiques comme Emmanuel Grégoire, Premier adjoint à la Mairie de Paris, Marie-Christine Lemardeley, Maire adjointe à la Mairie de Paris, Patrick Klugman, Président du Comité français pour Yad Vashem, ou encore le Rabbin Delphine Horvilleur et Samuel Lejoyeux, Président de l'UEJF. 

 

 

Anne Hidalgo, Maire de Paris a annoncé avoir procédé au signalement à la Procureure de Paris de ces actes « potentiellement consitutifs du délit d'injure publique à caractère antisémite » (source : Europe 1). Le Mémorial de la Shoah a également indiqué avoir porté plainte. Une enquête a été ouverte hier.

 

 

 

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