Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier : Avril, un mois souvent tragique…

11 April 2024 | 86 vue(s)
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Actualité

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

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Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

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A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

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Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

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Opinion

Par Chloé Blum

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

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Nous avons quitté le mois de Adar, mois de Pourim, mois d’autant plus joyeux qu’il est double au cours de cette année dite embolismique et dans dix jours nous allons fêter la sortie de l’esclavage d’Égypte, car nous sommes désormais dans le mois de Nissan. Mais comment oublier que  la veille d’un Pessah les SS sont entrés dans le ghetto de Varsovie pour le liquider et que le 27 Nissan, qui tombe cette année au mois de mai, on commémore le Yom Hashoah ? Avril est plein de dates dramatiques : il y a trente ans, le 7 avril, ce fut le début du génocide des Tutsi au Rwanda, le 18 avril 1915 a commencé le génocide arménien avec les massacres de Van, et le pogrome de Kichinev a eu lieu le 6 et 7 avril 1903.

Et puis, il y a six mois, le 7 octobre 2023 c’était le Shabbat noir de Simhat Torah, ce que Pierre-André Taguieff appelle le « méga pogrome », massacre qui marque nos consciences au fer rouge et qui souleva – ô, un temps très bref ! – de sidération le monde civilisé et d’enthousiasme le monde qui ne l’est pas, où j’inclus des étudiants de prestigieuses universités. Car, on a tendance à l’oublier aujourd’hui, c’est le 8 octobre qu’ont commencé les manifestations contre Israël et contre les Juifs, alors que pas un Israélien n’avait encore mis le pied sur le sol de Gaza. Ce sont les jours où les organisations musulmanes ont malheureusement été aux abonnés absents et où, en France, La France Insoumise (LFI) a commencé ses ignobles contorsions verbales.

Six mois plus tard, je peux parler à un interlocuteur qui critique Israël pour la façon dont il fait la guerre à Gaza, pour  le nombre des victimes civiles et le risque de famine, deux domaines où le martelage de crâne et la confiance envers des données fournies par le Hamas ont malheureusement façonné l’opinion publique, malgré les témoignages indiquant les raisons d’être sceptique, mais je ne peux pas dialoguer avec celui qui minimise l’horreur du 7 octobre ou même qui tout en feignant de l’admettre, l’agrémente d’un « oui, mais », ce qui est analogue à considérer que les Juifs au fond ont été un peu coupables de la Shoah. Je ne discute pas avec un négationniste.

 

Il y a un double impératif à éradiquer le Hamas. Impératif existentiel car la destruction d’Israël coûte que coûte est un objectif avéré de cette organisation. Mais il y a un impératif moral universel. Israël est une société démocratique face à un régime totalitaire particulièrement impitoyable. Les démocraties n’ont pas la cote aujourd’hui, mais, comme disait Churchill, elles sont le pire des régimes à l’exception de tous les autres…

 

Il est inconcevable que tant de gens s’expriment sans avoir réfléchi sur la charte du Hamas, laquelle enjoint à tout musulman de lutter jusqu’à l’instauration du Dar al Islam dans tous les pays qui ont été un tant soit peu islamisés dans le passé. Le Hamas ne combat pas pour un territoire, il cherche, comme le font les Frères musulmans dont il fait partie, à reconstituer un califat conquérant. Tous les témoignages confirment  la violence djihadiste du sentiment religieux chez Yahya Sinouar. Mais son rival lui-même, le soi-disant modéré Ismaïl Haniyeh, quand il commente la mort de ses fils, remercie Allah de leur avoir permis de mourir en martyrs. Ces paroles glaçantes de glorification de la mort n’ont rien à voir, contrairement à ce que dit Madame Polony, avec le fait que la réaction d’Israël est trop virulente, mais elles ont à voir avec l’endoctrinement religieux fanatique, incompatible avec la société où cette même Madame Polony a la chance de vivre.

 

Cet endoctrinement s’exacerbe au contraire par l’excitation de la victoire, ce qu’a dévoilé la virulence des foules arabes après le 7 octobre. Aujourd’hui, alors que Sinouar est vivant, que les Israéliens n’ont pas récupéré les otages et que le Hamas prétend dicter ses conditions dans les négociations après six mois de combats, le ressenti d’une victoire de ce mouvement terroriste n’est certainement pas le prélude à l’acceptation d’une « paix des braves », mais la certitude de nouveaux embrasements. Israël est condamné à une victoire indiscutable. L’habitude a été prise dans cette région que lorsqu’un pays arabe déclenchait une guerre contre Israël et qu’il la perdait, il était moral d’exiger d’Israël de revenir à la case départ. Mais laisser le Hamas dans une posture de victoire serait demander aux Israéliens de se suicider.

 

J’ai trouvé que Biden avait été irréprochable au cours des premières semaines de la guerre. Cette guerre, le Secrétaire d’État Anthony Blinken vient de le dire, a été voulue par le Hamas et c’est actuellement lui qui refuse les conditions de trêve proposées par les Américains. Cette guerre est particulièrement complexe, guerre de ville, guerre de tunnels, guerre où les victimes civiles sont des pions aux mains du Hamas. Israël a perdu le combat médiatique aux États-Unis, et je suis surpris par la faible efficacité de ses partisans américains. 

 

La suite est connue : l’ampleur de la réaction anti-israélienne dans les médias et les universités travaillées par le wokisme fait planer la menace d’une abstention de certains démocrates de gauche à l’élection présidentielle, susceptible de faire basculer des « Swing States » comme le Michigan. 

 

Par ailleurs la mort des membres d’une organisation d’aide alimentaire dont le créateur est un proche du Président américain, dramatique bavure dont l’armée israélienne a assumé la responsabilité, a aggravé la tension entre Biden et un gouvernement israélien qui n’est pas de son goût.

 

Yahya Sinouar, en lançant son attaque, espérait, on le sait aujourd’hui, se rendre maïtre d’un territoire israélien allant jusqu’à Tel Aviv. En cas d’échec, il escomptait l’intervention du Hezbollah et de l’Iran, qui n'est pas venue, ou pas encore. Mais en troisième échelon, lui ou ses conseillers iraniens ou qataris ont peut-être considéré que, grâce à un travail de lobbying efficace, l’émotion victimaire du monde occidental devant la réaction israélienne, qui ne pouvait pas manquer d’être violente, allait finir par lier les mains aux Israéliens.

 

Nous y sommes. Derrière le Hamas, l’Iran se renforce et Israël a besoin du soutien américain. Le résultat électoral de Dearborn au Michigan, cette ville connue jusque-là pour avoir été le fief du grand antisémite Henry Ford, devrait être un épiphénomène face à des enjeux d’une telle importance. On peut espérer que Joe Biden qui vient de déclarer son soutien absolu pour Israël face à l’Iran, saura surmonter ses animosités et ses inquiétudes électorales pendant ces heures cruciales.

 

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif 

 

 

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