Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Les Juifs de France, par Robert Mauss

17 May 2023 | 147 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

En tant que lecteur de la newsletter du Crif, bénéficiez d'un tarif préférentiel ! La place à 15 euros au lieu de 20 euros. Réservations par téléphone : 01 43 27 88 61 avec le code CRIF           

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Pages

Les Juifs de France, par Robert Mauss (*)

 

Écrit par un journaliste né en 1958 au sein d’une famille juive assimilée, mais conscient et fier de ses racines, cet ouvrage se veut, d’une certaine manière, la continuation du fameux Juifs & Français d’Harris et Sédouy, paru chez Grasset en 1979. Depuis cette date, l’antisémitisme sur fond d’antisionisme s’est lourdement aggravé en France avec une composante islamiste de plus en plus prégnante. Robert Mauss est allé à la rencontre d’une vingtaine de citoyens juifs : les représentants, les acteurs, ceux qui témoignent et les Juifs de tous les jours.

L’ouvrage s’ouvre sur une interview de Francis Kalifat, premier Président du Crif d’origine nord-africaine pour qui « Tout n’est pas encore perdu mais il faut réagir vite. Les Français juifs doivent retrouver confiance dans la République », immédiatement suivie de celle du Grand rabbin de France, Haïm Korsia, un rabbin qui aime les avions et pour qui, en dépit des difficultés, « Il n’est jamais trop tard ». Voici également Paul Salmona qui dirige de main de maître le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme (mahJ) et qui cherche par tous les moyens à s’échapper du « judaïsme lacrymal » car le judaïsme est vivant et a, devant lui un bel avenir. Pour Sammy Ghozlan, commissaire de police, chef d’orchestre et dirigeant du BNCVA, « l’avenir s’annonce sombre ». Pour Serge Klarsfeld, « L’extrême-droite est clairement moins antijuive depuis que Marine Le Pen a remplacé et chassé son père… » et « Le fondamentalisme musulman est puissant ».

Auteure du roman Les Manifestations, Nathalie Azoulay continue d’espérer, malgré tout, que les Juifs soient protégés par la République. Et voici, Georges Bensoussan, alias Emmanuel Brenner, « le prophète des Territoires Perdus », pour qui « le pays est à cran ». 

Pour être vraiment complet, la parole est même donnée à une frange infinitésimale de la communauté juive, celle des Juifs qui militent pour la disparition d’Israël avec Pierre Stambul, fondateur de l’Union des Juifs Français pour la Paix. Catholique de naissance et converti au judaïsme, spécialiste de l’extrême droite, Jean-Yves Camus considère qu’il « ne faut pas pleurer sur le beau temps jadis » et que « Les Juifs sont des gens qui travaillent sur les textes et non pas qui absorbent passivement des flux d’images derrière des écrans ».

Docteur en géopolitique, Frédéric Encel, dont une partie de la famille a été déportée, « constate la montée en puissance concomitante d’un discours islamiste et d’un discours relativiste, en particulier chez les Frères musulmans et les Indigénistes ainsi qu’à l’extrême-gauche ».

Son petit frère, Stéphane, raconte, entre autre, comment il a vécu la période de l’Intifada : « Très mal. Je me suis senti comme un étranger dans mon propre pays ».

Ils ont fait La vérité si je mens. Michel Munz et Gérard Bitton. Ils aiment évoquer le Sentier où « un choc d’univers que tout oppose a produit des histoires incroyables ». 

Juive de gauche, Brigitte Stora se demande, comme autrefois Rutebeuf : « Que sont mes amis devenus ? ».

Patrice Cacoub, originaire de Tunisie, professeur de médecine dont l’épouse a été agressée il y a quelques années,  ressent « aujourd’hui une atmosphère curieuse et très désagréable »

Rabbin du Blanc-Mesnil, Mosche Mechaly, dont la communauté s’étiole de manière dramatique, évoque la « double peine des Juifs de banlieue ».

Originaire de Pologne, né en 1930, Paul Lipsky, Popaul pour les amis, qui a échappé à la déportation, avoue, lui aussi, une certaine inquiétude.

Définis comme bourlingueurs, Catherine et Paul Taylor, qui vivent à Ménilmontant, considèrent qu’ils sont juifs de culture mais pas de religion.

L’ouvrage s’achève sur un dimanche à Nogent où vit une sympathique et dynamique communauté et sur un clin d’œil à Rachi de Troyes.

Un corpus de notes très conséquent complète des textes très intéressants.

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions du Cerf, octobre 2021, 288 pages, 22 €

 

- Les opinions exprimées dans les billets de blog n'engagent que leurs auteurs -