Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Iran et Israël pourquoi tant de haine ?

20 December 2021 | 226 vue(s)
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Actualité

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Opinion
On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Remi Huppert est un spécialiste des Juifs de Chine. On lui doit notamment Destin d’un Juif de Chine (1). Dans son nouveau roman, le judaïsme est toujours présent.

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Stéphanie Dassa's picture
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 January 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

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La politique nucléaire de l’Iran est un danger existentiel pour l’Etat d’Israël. Quels que soient les résultats des discussions à Vienne entre les négociateurs du défunt JCPOA, il est peu probable qu’ils lèvent cette menace.

L’Iran n’a pas de connexion géographique avec Israël, n’a rien à voir avec les réfugiés palestiniens, n’a pas participé aux conflits de 1948, 1967 et 1973 , mais c’est le pays qui exprime sa haine de l’Etat juif  de la façon la plus virulente.

Pourtant dans les  souvenirs des Juifs, son image est plutôt positive.

En 539 avant l’ère chrétienne, le Grand Roi perse proposait aux judéens exilés de retourner dans leur pays. « Ainsi parle Cyrus, disent les Chroniques: L'Eternel m'a donné tous les royaumes de la terre, et  m'a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem».

C’est sous des souverains perses que le Talmud de Babylone fut compilé. Les Israéliens d’un certain âge se rappellent l’époque du Chah où la coopération avec l’Iran était discrète mais plutôt amicale.

Mais dès le retour de Khomeini, les saccages de magasins juifs entrainaient le départ de 20 000 Juifs. Il en reste aujourd’hui 15 000, qui ont instruction de manifester leur antisionisme.

On croit parfois que la haine envers Israël de la République islamique est une conséquence de son engagement pour les Palestiniens. Il n’en est rien. C’est une haine métaphysique.

Pour l’ancien président Ahmadinejad on savait à quoi s’en tenir. Il traitait les Juifs de cadavres puants, prétendait que la destruction d’Israël hâterait le retour du 12e imam et organisait des concours de caricatures sur la Shoah. Mais son prédécesseur Khatami et son successeur, Rohani, au langage plus diplomatique avaient des opinions analogues, comme le Président actuel, Raïssi, qui est un «dur» estampillé, responsable d’assassinats de prisonniers, soutenu par les Gardiens de la Révolution et candidat probable au poste de Guide quand le temps viendra.

Car le vrai pouvoir, c’est celui du Guide, Ali Khamenei. Lui aussi s’est exprimé sur la Shoah : « l’Holocauste , la vérité à son sujet n’est pas claire et on ne sait même pas s’il est survenu... »

Ses idées et ses obsessions, il les a trouvées chez son maitre, l’Ayatollah Khomeini. C’est ce dernier qui a rassemblé les divers ingrédients de la haine envers les Juifs.

Comme le chiisme considère que les Juifs transmettent l’impureté, il les a dans le passé cantonnés à l’écart à des occupations sales et humiliantes. A plusieurs reprises, ils ont été massacrés ou convertis de force, bien plus souvent que dans le monde sunnite. Reza Chah, fondateur en 1925 de la dynastie pahlavie, a permis aux Juifs d’élargir leurs activités, mais comme il était un grand pourfendeur de la religion, son initiative ne pouvait que répugner au religieux hyperconservateur qu’était Khomeini.

Les Allemands n’ayant pas participé à la domination coloniale de la Perse, ils y avaient une image très positive. En 1938, la Perse est devenue l’Iran, pays des Aryens, frères de race des Germains. La propagande radio nazie, dont Khomeini était un avide auditeur décrivait les Juifs comme ennemis irréductibles et prétendait qu’ils étaient les vrais maîtres des pays anglo-saxons.

Khomeini était aussi un admirateur des Frères Musulmans, Hassan el Banna et plus tard Sayyid Qutb, dont la haine envers les Juifs était particulièrement féroce. Cette confluence entre sunnisme et chiisme se matérialise aujourd’hui dans l’aide au Hamas. C’est Khamenei qui a traduit en persan l’oeuvre de Qutb.

Enfin, certains collaborateurs plus tard éliminés par Khomeini appartenaient à la mouvance de gauche et lui ont permis de se forger une image anti-impérialiste, dont la détestation d’Israël est une composante.

Mépris religieux, pouvoir occulte, infériorité raciale et antisionisme politique, Khomeini cochait à toute les cases de l’antisémitisme ancien et moderne : celui-ci détient une place de choix dans l’idéologie de la République islamique.

La fascination pour la mort et la promotion du suicide pour faire avancer la cause de l’Islam, qui est une innovation religieuse de Khomeini, colorent sombrement un Iran qui bénéficie aujourd’hui d’alliés puissants et d’adversaires apeurés.  C’est sur Israël que pèsera le poids de décisions particulièrement difficiles.

 

Richard Prasquier

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