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Published on 18 April 2019

Europe/Judaïsme - Une escapade dans la Budapest juive

Dans l’ancien ghetto rénové, en centre-ville, vit, soixante-quinze ans après la seconde guerre mondiale, la plus grande communauté juive d’Europe de l’Est. On y flâne bercé par la nonchalance de la Mitteleuropa.

Publié le 17 avril dans Le Monde

 

Orthodoxes, assimilés, Séfarades, Ashkénazes… Toute la diversité du judaïsme s’exprime encore dans la capitale hongroise, où résident environ 100 000 personnes de culture ou de religion juive. Alors que son projet de nouveau musée national consacré à la Shoah soulève des inquiétudes au sein de la communauté, le gouvernement de Viktor Orban a financé un vaste programme de rénovation des synagogues de la ville.

Le monde profane est également bien représenté, avec des restaurants, des pâtisseries et des boutiques qui attirent la population locale comme les touristes, en particulier ceux de la Diaspora. Ces derniers viennent flairer à Budapest la nonchalance associée à la Mitteleuropa, qui fait aujourd’hui défaut aux métropoles bouillonnantes.

Nostalgie à la Csanyi utca

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Appartement superbement reconstitué de la belle époque. Andi Galdi Vinko pour M Le magazine du Monde

La nostalgie saisira sans doute les visiteurs qui entreront dans les appartements bourgeois de la Csanyi utca. Typiques de la belle époque, ils ont été superbement reconstitués. Outre le bureau d’un rabbin, on trouve dans ce fonds de conservation tout ce qui faisait le charme de la vie insouciante des juifs européens avant la chute des Habsbourg. L’immeuble, qui date de 1900, est organisé autour d’une vaste cour. Les livres, les meubles, les tableaux, le parquet et les tapisseries fleuries baignent dans une apaisante sérénité. La lumière avant l’ombre.

Ouvert du dimanche au jeudi de 14 h à 18 h et le vendredi de 10 h à 14 h. Fermé le samedi. 2,80 € l’entrée. Csanyi utca, 5. www.erzsitt.hu

 

Un air d’Orient au TLV Eatery

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Bière, houmous et kebabs au TLV Eatery. Andi Galdi Vinko pour M Le magazine du Monde


Des investisseurs israéliens ont contribué à revitaliser le vieux quartier juif de Budapest, qui est aussi celui des ruines bars, ces squats où l’on sert de la bière pour pas cher. Au TLV Eatery, houmous et kebabs viennent compléter l’offre traditionnelle, apportant à la gastronomie locale les saveurs métissées de la Méditerranée. Quant aux agrumes du Gat Rimon cocktail, spécialité maison, ils donnent une touche orientale aux soirées house et techno, programmées régulièrement.

Dob utca, 19. Ouvert tous les jours de 17 h à 2 h du matin.

 

Gastronomie chez Rosenstein

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Chez Rosenstein. Andi Galdi Vinko pour M Le magazine du Monde


Museau de veau confit, sauce aux bolets, foie gras grillé au tokay, ragoût de testicules de coq, œufs à la juive, soupe froide à la crème de fraises…, la carte semble infinie et ses délices, venus des temps anciens, sont extrêmement variés. Ici, c’est le patron qui est en cuisine et la salle ne désemplit jamais. Service à l’ancienne, nappes immaculées. Depuis trois générations s’y transmettent des recettes n’existant nulle part ailleurs.

De 12 à 20 € le plat de viande ou de poisson. Ouvert du lundi au samedi, de midi à 23 h. Mosonyi utca 3. www.rosenstein.hu.

 

Objets précieux à la Weinberger Judaica

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Boutique de la Weinberger Judaica. Andi Galdi Vinko pour M Le magazine du Monde


Attenante à la synagogue orthodoxe, cette boutique propose une grande variété d’objets religieux, mais aussi des bijoux, des livres rares de la littérature juive, des lithographies et des reproductions photographiques sur la vie de la communauté locale tout au long du XXe siècle. On vient y chercher ses cadeaux pour les mariages et pour la bar ou bat-mitsva.

Ouvert du dimanche au jeudi de 11 h à 20 h. Le vendredi de 9 h à 14 h. Fermé le samedi. Kazinczy utca, 29-31.

 

Recueillement à la maison de prières médiévale

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La maison de prières médiévale, reconsacrée en 2018. Andi Galdi Vinko pour M Le magazine du Monde


Edifié pour la petite communauté séfarade en 1364, ce lieu de culte avait été confisqué après un pogrom au XVIIe siècle. Il a été reconsacré en 2018, sur le site classé à l’Unesco de la colline de Buda. Désormais affiliée au mouvement hassidique Habad, cette maison, émouvante et nue, témoigne de l’histoire séculaire des juifs, jalonnée de persécutions. Et de résurrections.

Ouvert du mercredi au dimanche, de 10 h à 17 h. Fermé le lundi et le mardi. Tancsics Mihaly utca, 26.

 

Y aller

Budapest est accessible au départ de dix aéroports français. Depuis Paris-Orly, avec Transavia, à partir de 80 € A/R. www.transavia.com

Y dormir

Excellent rapport qualité-prix pour l’hôtel Memories, qui donne sur la grande synagogue. A partir de 112 € la double, petit-déjeuner compris. hotel-memories-budapest.com