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Published on 26 February 2019

France/Antisémitisme - La moité de la communauté juive de Grenoble a quitté la ville, d'après le rabbin Nissim Sultan

Pour fuir un climat d'insécurité, la moitié de la communauté juive de Grenoble a déménagé ces quinze dernières années, dans une autre ville ou dans un autre pays, selon Nissim Sultan.

Publié le 26 février sur le site de France Bleu 

Ce phénomène est appelé "l'alya". Pour fuir les attaques antisémites, des dizaines de familles ont choisi de quitter leur logement, leur travail, leurs amis pour s'installer dans une autre ville ou même un autre pays, d'après le rabbin de Grenoble. "C'est une tendance lourde depuis une bonne quinzaine d'années", explique Nissim Sultan. D'après lui, "la moitié de notre noyau dur de fidèles" a quitté la ville, ce sont "des familles jeunes avec des enfants ou des retraités", soit "environ un millier de personnes". 

Des parents qui protègent leurs enfants

Nissim Sultan parle d'un double-phénomène : "des déplacements à l'intérieur de l'hexagone, dans des endroits réputés plus sécurisés et des départs (...) de la France vers d'autres pays, essentiellement en Israël mais aussi aux États-Unis et au Canada par exemple". Alors que le nombre d'actes antisémites a bondi de 74% l'an dernier en France, le rabbin de Grenoble explique que "chaque tag éveille les consciences à une réalité plus globale qui fait qu'on craint pour ses enfants à l'école, dans la rue". "En tant que parents responsables, on prend donc les devants", poursuit Nissim Sultan. 

Le phénomène de l'alya est "humainement très compliqué, on ne quitte pas son pays comme cela". "Il y a relativement peu de retours en France parce qu'après l'épreuve affrontée, les choses fonctionnent", explique le rabbin. 

"La rencontre" comme solution

"Comme cette masse critique est diminuée de moitié, il faut renouveler nous nos méthodes de travail pour toucher un plus large public". D'après Nissim Sultan, cette conquête passe par des poignées de main : "il faut sillonner, s'ouvrir, discuter, aller à la rencontre, parfois simplement marcher dans la rue, serrer des mains et sortir de ses murs. Pour conjurer des peurs, il n'y a rien de tel que de ne pas se laisser enfermer."