Vice Président du Crif
Il y a quatre ans, la France était frappée par une série d’attentats islamiques dont chacun d’entre nous ne peut oublier l’horreur.
Il y a quatre ans seulement, les terroristes islamiques ont tué des Français pour ce qu’il pensaient , écrivaient, étaient ou représentaient.
Il y a quatre ans déjà, l’équipe de Charlie Hebdo était décimée, des policiers étaient abattus et des juifs étaient assassinés parce qu’ils étaient juifs.
Chacun de nous a en mémoire ces heures sombres, ces images et les visages des victimes.
Il y a quatre ans la France, bien que sonnée, trouvait la force de se réunir par millions pour dire non à la haine !
Il y a quatre ans, l’immense majorité du peuple français était Charlie, policiers et juifs.
Il y a quatre ans, main dans la main, nous avons défilé partout contre la haine, l’antisémitisme et pour la Liberté.
Nous avons applaudi les forces de l’ordre et leur courage.
Il y a quatre ans le choc était si fort que nous imaginions que rien ne pourrait briser le socle des valeurs qui fondent la Nation Française et nous unissent quelques soient nos origines, notre couleur de peau, notre religion et nos différences.
Malheureusement, force est de constater que depuis quatre ans ce socle s’est fragilisé et les vieux démons s’y sont infiltrés.
Les discours populistes ont pris force et vigueur, la division de notre société s’est accentuée et le racisme, la haine de l’autre et l’antisémitisme s’expriment en toute liberté.
La lutte sociale a elle-même changé. Les revendications légitimes se sont vues infiltrées manipulées et récupérées par les adeptes de l’insurrection et du chaos. Les gilets jaunes en sont l’exemple même !
Ce mouvement populaire unique, qui exprime avec force le ras-le-bol d’une population abandonnée depuis 30 ans au moins par tous les gouvernements, s’est lui-même aujourd’hui transformé.
Pas un d’entre nous ne peut rester sourd et aveugle à la souffrance que vivent au quotidien un trop grand nombre de nos concitoyens. Personne ni aucun parti politique n’a le monopole du cœur !
Ce combat pour plus d’égalité et de fraternité est le nôtre.
Mais au fur et à mesure des jours et des semaines que voit-on à côté de ce peuple fatigué et désespéré ?
Nous y retrouvons des casseurs, des voleurs, des nostalgiques de la révolution permanente ou de la peste brune.
Nous voyons apparaître çà et là des slogans et des menaces dignes des heures sombres de notre pays.
Nous voyons des images de saccage, de chaos et de violence.
La vermine antisémite se déchaîne dans les rues, sur les murs et sur Internet.
Tous les symboles de notre République sont mis à mal voire saccagés.
Une Haine jamais égalée s’exprime contre les élus et le Président.
Le drame, face à ces dérives, est le Silence pesant et complice !
Qu’attendent les Gilets Jaunes pour crier haut et fort : Non à la violence ! Non au Racisme ! Non à l’antisémitisme.
Qu’attendent-ils pour hurler : « Pas en notre nom ! »
Pourquoi ce silence !
Pourquoi le silence des Mélenchon Le Pen et autres populistes ? Si ce n’est pour exploiter et récupérer la misère.
Aujourd’hui, quatre ans après avoir applaudi les forces de l’ordre, elles sont attaquées, insultées et certains en appellent même à prendre les armes. Les attaques antisémites se multiplient et des élus sont menacés de mort.
Les gilets jaunes originels et purs doivent se faire entendre car aujourd’hui par leur silence et leur laisser-faire, ils trahissent le mouvement et le message légitime qu’ils portent.
Certains d’entre eux ont essayé de discuter, ils sont aujourd’hui menacés de Mort.
Nous n’avons pas le droit de nous taire.
Tout en défendant, avec toute notre force, l’aspiration à enfin plus de justice sociale, plus d’égalité et de fraternité, nous avons le devoir de condamner les fossoyeurs de la démocratie qui aujourd’hui ont quitté leurs tanières.
Ils n’aspirent qu’à nous faire basculer vers le fascisme rouge ou brun.
Gilets jaunes, réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard ! Agissez avant que ceux que vous croyez être des vôtres ne prennent le pouvoir pour mieux vous contrôler et tous nous maîtriser.
Gil Taieb