#BlogDuCrif #Cinema - The Cakemaker : la Forêt-noire qui cachait l'arbre

18 June 2018 | 312 vue(s)
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France

Billet d’Ariel Amar*, pharmacien

 

Dimanche 19 avril, le Crif et le Mémorial de la Shoah ont organisé une cérémonie virtuelle pour commémorer le 77ème anniversaire du Soulèvement du ghetto de Varsovie. Un moment très émouvant au cours duquel, ensemble, nous avons rendu hommage aux Hommes qui se sont soulevés pour leur liberté.

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Bruno Halioua nous parle avec émotion de Milo Adoner.

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Israël

Lundi dernier, l’ancien Président de la République était en Israël. Une visite étrange, hybride où le mélange des genres s’ajoute à la confusion des rôles.

Les français d'Israël, et en particulier ceux qui ont immigré de France durant les quinze dernières années, ont en grande majorité souhaité la réélection de Benjamin Netanyahu.
Déçus par l'attitude des politiques français face à l'islamisme et l'antisémitisme, beaucoup voient en Bibi un dirigeant politique charismatique doté d'une capacité à affirmer avec une assertivité rare la cause d’Israël à la face du monde et savent que ses concurrents en politique n'ont pas cette compétence exceptionnelle.
De plus, comparant la réussite de l'économie d'Israël face à la faillite de l'économie française, ils ne comprennent pas pourquoi la plupart des médias israéliens et analystes politiques sont tellement critiques envers celui qu'ils considèrent à juste titre comme un héros du peuple juif. 

Le 17 mars dernier, les israéliens ont voté et réélu Benjamin Netanyahou.

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Opinion

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Une fois de plus, le cinéma israélien nous régale avec The Cakemaker, le premier film d’Ofir Raul Graizer.

Décrit par la critique comme un film mettant en scène une histoire d’amour entre deux hommes, The Cakemaker propose en réalité des problématiques bien plus intéressantes à qui voudra bien les voir.

L’histoire commence dans un café berlinois, tenu par le discret et candide Thomas, un jeune homme à la voix ronde et aux gestes doux, sur lequel on devine l’odeur de la farine oubliée sur un coin du visage.

Notre héros rencontre Oren, un Israélien régulièrement de passage dans la capitale allemande, et qui ne manque jamais de s’arrêter dans la boutique de Thomas pour y goûter l’un de ses gâteaux. Le film s’ouvre d’ailleurs sur une scène d’une sensualité saisissante, celle de la gourmandise, incarnée par la délectation avec laquelle Oren plonge et replonge sa fourchette dans une onctueuse Forêt-noire.

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Une histoire d’amour se créé en filigrane entre les deux hommes, montrée pudiquement à l’écran par un échange prudent de baisers.

Ce n’est pas trahir l’intrigue du film que de révéler ici la mort d’Oren, explicitement notifiée dès la bande annonce et qui ne reste qu’un prétexte au départ de Thomas pour Jérusalem, la ville natale de son ancien amant. Un prétexte, oui, pour tromper surtout la solitude de Thomas, sans famille depuis le décès de sa grand-mère. Car c’est bien de cela dont parle The Cakemaker : de solitude.

Mais désormais, Thomas n’est plus seul. Il travaille dans le café d’Anat, la veuve d’Oren, sans qu’elle ne se doute de qui il est vraiment.

Thomas va découvrir Jérusalem et son aspect brut et revêche, une ville qui cache un fond de bienveillance, de gentillesse et de chaleur qui ont vite fait de le séduire.

Il se heurte aussi aux réalités exigeantes – et parfois douloureuses - du milieu religieux hiérosolomytain, face à l’interdit par exemple de toucher le four pour ne pas enfreindre les lois de la cacherout auxquelles est tenu le café d’Anat. Obéissant – presque trop – Thomas apprend un ensemble de règles qui ne sont pas siennes, les intègre et finit par les aimer.

Le spectateur français rit quand le beau-frère d’Anat s’écrit, ahuri devant l’image de Thomas aux fourneaux : « Non, ne touche pas le four ! Tu n’es pas juif, ce que tu cuisines n’est pas cacher ! ». Pourtant cette scène, loin d’être comique, touche davantage au tragique, mettant en lumière les tabous d’une société israélienne qui doit sans cesse composer avec la loi religieuse.

Thomas se fraye un chemin dans une Jérusalem magnifiée par les prises de vues de ses petites rues et des larges artères du Shouk Mahane Yehuda. Il pénètre un univers nouveau et étonnant, fait des cris des vendeurs, des bruits du tramway de la ville et de la sonnerie du vendredi soir, annonçant le début du Shabbat.

Autant d’éléments qui forment bientôt autour de Thomas une bulle agréable et confortable, embellie par les repas en famille auxquels il est convié.

Les sentiments qui unissent peu à peu Thomas et Anat en restent au stade de la supposition pour un spectateur davantage attendri par la construction d’un récit urbain que par l’amour ou le désir qui naissent entre nos personnages.

La sensualité de la gourmandise et de ses artisans rencontre le charme brut de Jérusalem qui n’en finit pas de faire battre le cœur de ceux qui la connaissent. Thomas aura cette chance, celle de connaître Jérusalem et d’y trouver une place. Reste à savoir si cette place est réellement la sienne…

The Cakemaker, de Ofir Raul Graizer - Avec Roy Miller, Tim Kalkhof et Sarah Adler

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