Un enfant Juif agressé ? La communauté nationale doit être sous le choc

31 January 2018 | 36 vue(s)
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France
Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Lundi 29 janvier 2017. C'était en apparence une journée comme une autre pour ce petit garçon de 8 ans, de confession juive. Pourtant, à Sarcelles, cet enfant "a été victime de multiples coups portés par deux individus âgés d'une quinzaine d'années", a confirmé auprès de France info le parquet de Pontoise (Val-d'Oise). "La victime portait une kippa et se rendait seule à son cours de soutien scolaire", a précisé le parquet. Selon la Direction départementale de la sécurité publique du Val-d'Oise, les deux adolescents ont fait un croche-pied au garçon, puis lui ont donné "plusieurs coups de pied". "Il n'est pas blessé", Interrogé par France info, le parquet affirme que les auteurs de l'agression "n'ont rien dérobé et n'ont proféré aucune parole". "Le mobile antisémite est donc privilégié", poursuit-il.

Ce matin, j'ouvre mon poste de radio, je ne suis pas au courant. J'entends le commentaire suivant: "La communauté juive est sous le choc". Le genre de commentaire vaseux que je n'aime pas entendre. Cela ne concernerait que la communauté Juive, qu'un enfant de 8 ans soit agressé, parce qu'il porte une kippa et qu'il est Juif?

Qu'est-ce donc alors que cette proportion non négligeable de commentaires journalistiques/publics qui réduisent l’émotion, l’indignation, le malaise et la peur à une seule communauté ? Pourquoi faudrait-il que seuls les Juifs réagissent et se sentent concernés par un/ce type d’agressions caractérisés ? Ce faisant, ne retire-t-on pas les Juifs de la communauté nationale ?

Et en quoi et pourquoi, la communauté nationale devrait-elle être insensible lorsque des enfants sont/soient agressés, qu’ils fussent noirs, jaunes, blancs, chrétiens, musulmans, juifs, autres ? Comment expliquer ces/les raccourcis faciles ? Est-ce cela que l’on apprend dans les écoles de journalisme ? Et, faut-il être aveugle à ce point que l’on ne voudrait voir que l'antisémitisme comme toute forme de racisme, est inacceptable. Qu’il est une injure faite à la République et que ses effets peuvent se révéler dramatiquement, car ceux qui l'instrumentalisent s'illustrent par leurs appels incessants à la haine, à la violence et au meurtre.

Quelle étrange défaite de la démocratie ce serait de laisser les extrémistes ou les islamistes envahir nos vies et régler le monde. Quelle étrange défaite de la démocratie ce serait de réduire l’émotion à une seule communauté et ce faisant de ne pas comprendre que la menace est globale.

Alors, il faut marteler que les bonnes âmes et les naïfs se trompent lorsqu’elles/ils pensent que l’antisémitisme ne menacerait que les Juifs, le racisme que les noirs, l'homophobie que les homosexuels, le sexisme que les femmes. 

L’antisémitisme  menace la République et la communauté nationale doit être sous le choc.