Par Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France. Article publié dans le n° 1242 d’Actualité Juive, du jeudi 31 janvier 2013.
Le rapport rendu le 18 décembre 2012 par le professeur Sicard au Président de la République prône la « sédation terminale » par les médecins et ouvre la vole au débat sur le suicide assiste. Après saisie par l'Élysée du Conseil consultatif national d’éthique, un projet de loi sera soumis au Parlement en .juin 2013. C'est l’occasion de réfléchir ici à notre rapport à la mort et aux mourants, et de poser les premiers termes d'un débat sur la fin de vie.
Il serait tentant de voir dans la fête des arbres, Tou Bichvat, une journée de l’écologie. Toutefois, si le judaïsme réfléchit profondément à la relation du Juif et de la nature, c’est avec le souci de maintenir un équilibre entre négligence et vénération de celle-ci. Si l’on considère la Genèse non pas comme un livre d’histoire ou de science – selon la tradition rabbinique elle n’est ni l’un ni l’autre –, mais comme un livre de Sagesse, on peut percevoir en quoi le récit de la création aide à réfléchir sur des problèmes aussi actuels que celui du devenir de l’homme et de la planète.
Un grand nombre de nos concitoyens ne perçoit dans la revendication du mariage homosexuel qu’une étape supplémentaire de la lutte démocratique contre l’injustice et les discriminations, dans la continuité de celle engagée contre le racisme.
Au-delà des positions politiques, le grand rabbin Gilles Bernheim s'interroge sur l'état moral d'un pays qu'il juge "proche de plusieurs points de rupture". Face aux périls, il appelle gauche et droite à dépasser l'esprit de parti.
D’abord l’horreur, l’effroi, la compassion. Un Français, Mohamed Merah, 23 ans, assassine trois enfants poursuivis jusque dans la cour du collège Ozar Hatorah, un enseignant père de deux d’entre eux, et auparavant trois militaires. Comment ne pas être sidéré, bouleversé, indigné ? La période des Chiva vient de s’achever. Des familles sont détruites, nous prions pour elles. Le meurtrier est hors d’état de nuire. La France et, en son sein, la communauté juive sont en état de choc. Ne pas se laisser emporter par la haine, car elle est du côté des assassins. Lui opposer la détermination, la justice et aussi la réflexion. C’est dans cet esprit, avec encore beaucoup de douleur et peu de recul, que j’ai souhaité réunir ici les propos publics que j’ai tenus depuis le 19 mars, mais dont je constate qu’ils n’ont pas, tous, été repris dans les médias.