Découvrez le discours du Président du Crif au 38ème Dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) :
Chers amis,
Comme il est important de nous retrouver tous ensemble, ce soir.
Je vois ici des compagnons de lutte, avec qui nous partageons la passion de la République, la promesse de la démocratie, le sens de l’altérité, la ferveur du dialogue. Dans la tempête que nous traversons, notre solidarité, nos valeurs communes sont un refuge précieux, une défense redoutable et, je veux le croire, une lueur d’espoir.
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Ce matin-là, à l’aube. La stupeur nous saisit. Les larmes nous submergent. La sidération. Un abîme s’ouvre et, soudain, ce sentiment de vulnérabilité. L’État-refuge du peuple juif envahi par l’horreur. Les images séculaires des pogroms et des persécutions nous rattrapent. Tragique régression de l’Histoire.
La haine antisémite se déchaîne alors, ici et ailleurs, dans les espaces publics, les sphères professionnelles, jusqu’à certains de nos proches. « Le Hamas, un mouvement de résistance ? » « Le terrorisme, une arme légitime ? ». En France notre sidération se double d’une colère, devant les tenants de l’indignation sélective, prêts à relativiser, à légitimer quand ce n’est pas soutenir ouvertement le pire.
Chers amis, Yom Hashoah, journée d’hommage aux six millions de Juifs assassinés par les Nazis s’achève ce soir. Elle a pris cette année une résonance particulière.
Sept mois depuis le 7 octobre. Ce jour-là, 1 200 personnes, – hommes, femmes, enfants –, ont été brutalement assassinés par les bataillons islamistes du Hamas, pourchassés jusque dans les maisons de leurs kibboutz, exécutés au cœur du festival d’une jeunesse éprise de coexistence. Ce jour-là, 253 otages ont été enlevés dont plus de 130 sont encore retenus dans les tunnels du Hamas. Parmi eux, trois sont français : Orion Hernandez-Radoux, Ohad Yahalomi, Ofer Kalderon. Ces otages ont leur place parmi nous, à cette table, dressée ce soir pour eux et je salue les familles d’otages qui nous honorent de leur présence.
Mesdames, messieurs,
Le 7 octobre a été une tragédie pour Israël et le monde juif. C’est aussi un choc français, un révélateur et un catalyseur des fractures de notre société.
La France est aujourd’hui un pays fragmenté et les inquiétudes gagnent chaque jour du terrain. Dans une récente étude que nous avons menée, 71 % des Français pensent possible un 7 octobre dans notre pays.
Les Français craignent l’avenir : sentiment de déclassement économique et social, angoisse face à la progression de l’islamisme et peur du terrorisme qui l’accompagne ; inquiétude face à l’augmentation de toutes les haines dont bien-sûr l’antisémitisme ; préoccupation du réchauffement climatique ; crainte face à la montée des périls géopolitiques de la Russie à l’Iran, en passant par la Chine…
Ces inquiétudes sont légitimes. Les nier ou les mépriser, alimente à coup sûr les dynamiques complotistes et fait grandir le ferment des populismes et de toutes les compromissions.
Hélas, l’heure est au bourdonnement incessant, à l’indistinction. Là résident sans doute les défis de notre époque : s’extraire du tohu bohu, refuser le renversement des valeurs et ne pas céder aux grandes confusions morales, politiques et idéologiques de notre temps.
Seuls le courage de la vérité et la clarté des positions peuvent rassembler, rassurer.
Monsieur le Premier Ministre,
Parmi les confusions de notre époque, certains veulent masquer leur antisémitisme sous les oripeaux d’un progressisme ou d’un pacifisme.
Déjà en 1975, dans le sillage de l’antisionisme soviétique, l’ONU vote la résolution « sionisme = racisme », stigmatisant les Juifs pour leur attachement à Israël, au nom de l’antiracisme. En 2001, lors de la conférence de Durban retentit le slogan « One Jew, one bullet / Un Juif, une balle ». Le 7 octobre accélère le phénomène et des Juifs sont ostracisés jusque dans les Universités, de Columbia à Sciences Po, de Harvard à La Sorbonne. « From the river to the sea » : ce slogan qui induit l’éradication de l’État d’Israël est scandé prétendument au nom de la paix. On se demande bien quel serait le sort réservé aux Juifs vivant entre le Jourdain et la mer… Les Universités doivent résister à la minorité d’agitateurs qui veulent faire régner un climat de terreur intellectuelle !
Les chiffres attestent en France l’évidence que chacun ressent. Sur le seul dernier trimestre 2023, les actes antisémites sont équivalent à ceux des trois années précédentes. Mais, au-delà : la violence antisémite est une épreuve pour les victimes et leur entourage, une charge de terreur pour les Français juifs, une menace pour tous les Français.
La confusion intellectuelle, c’est d’attribuer cette flambée antisémite à la riposte militaire à Gaza. Cette fausse causalité fait peser symboliquement la responsabilité de l’antisémitisme sur l’État juif mais, plus encore, c’est une analyse démentie par les faits.
Dès le 7 octobre, au lieu de susciter l’empathie à laquelle on aurait pu s’attendre, la diffusion en temps réel des images des massacres du Hamas, a désinhibé et activé les violences antisémites. Déjà en 2012, après l’attentat de l’école Ozar Hatorah à Toulouse, en 2015 après l’attentat de l’Hyper Cacher, c’est le mimétisme de la violence qui prend le dessus et déclenche les passages à l’acte. L’antisémitisme, partout où il s’est exprimé, n’est pas la conséquence du 7 octobre mais bien son prolongement. Prêter à ces actes une signification géopolitique, c’est participer du narratif du Hamas !
La confusion morale, c’est aussi l’inversion accusatoire qui présente l’État juif en État génocidaire. Les Juifs devenus bourreaux soulageraient-ils l’Europe de la culpabilité de la Shoah ? Si les Israéliens sont des criminels nazis, alors toutes les violences à leur encontre sont permises, toutes les agressions contre les Juifs, dont l’attachement à Israël devient une complicité coupable, deviennent légitimes. Ne nous y trompons pas : devenue un slogan, l’accusation de génocide ne vise pas à protéger les Palestiniens, mais résonne comme un cri de ralliement pour stigmatiser les Juifs.
Ces accusations pernicieuses, comme beaucoup d’autres, trouvent micro ouvert sur Al Jazeera et sa déclinaison sur les réseaux sociaux AJ+ : ces médias légitiment insidieusement le Hamas, distillent l’antisémitisme mais aussi la haine de la France, sempiternelle coupable du crime ultime de laïcité. Faisant la part belle aux thèses décoloniales, ils manipulent le concept de convergence des luttes pour embrigader les esprits vulnérables. Monsieur le Premier Ministre, ces médias menacent la cohésion de notre pays, il est impératif de nous en protéger !
La confusion de notre époque c’est aussi l’aveuglement qui conduit à l’indulgence ou à la complicité avec l’islamisme. Homophobe, misogyne, antisémite, rétif au partage des richesses comme à la démocratie : l’islamisme poursuit des objectifs réactionnaires et totalitaires. L’islamisme a tout d’une idéologie fasciste ! Nombreux sont les musulmans de par le monde à en être victimes et à le dénoncer. Mais je ne comprends pas pourquoi une partie de la gauche, souvent la plus radicale, cède à la tentation des alliances contre-nature !
Bien-sûr pour une part par misérabilisme ou par clientélisme. Mais dans ces complaisances, n’y a t’il pas aussi un relativisme culturel et un paternalisme tout aussi méprisants vis-à-vis des musulmans ? Ces complaisances avec l’islamisme sont un poison pour la démocratie.
Renversement moral toujours quand des femmes juives sont harcelées et menacées parce qu’elles osent manifester en solidarité avec les victimes des viols du 7 octobre. Il ne me revient pas de définir ce qu’est le féminisme, en revanche, je sais reconnaître l’antisémitisme lorsque je le rencontre. Vouloir empêcher des femmes juives de manifester, ce n’est pas du féminisme, c’est de l’antisémitisme !
Chers amis, ces confusions ne sont nées ni du hasard, ni des contingences. Certains les fabriquent à dessein quand d’autres les cultivent par intérêt.
Parmi eux, Jean-Luc Mélenchon et ses compagnons de La France Insoumise (LFI) sont des artificiers du débat public et des artisans du chaos. LFI, c’est le communautarisme, comme projet et le clientélisme comme stratégie. Leur campagne pour les européennes s’est muée en une immense diatribe contre Israël. Non pas pour Gaza ou les Palestiniens mais bien contre l’État juif. Leur refus de condamner le terrorisme du Hamas est un négationnisme du 7 octobre qui nourrit directement l’antisémitisme. Ne laissons pas LFI imposer son diktat de haine et de radicalité !
Quand nous nous inquiétons des divisions du pays, eux, s’en réjouissent et les cultivent en appelant au soulèvement. Par leurs outrances, ils contribuent à la montée de l’extrême droite dans notre pays. Je le redis devant vous, comme je l’ai dit il y a quelques mois : Jean-Luc Mélenchon est un totalitaire en puissance, un danger pour la République !
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Monsieur le Premier Ministre, face aux obsessions de LFI sur Gaza je veux saluer la clarté et la force avec lesquelles vous avez rappelé le 10 avril dernier devant l’Assemblée nationale la responsabilité du Hamas : c’est le Hamas qui clame sa haine des Juifs, le Hamas qui s’est attaqué à des civils, le Hamas qui refuse toujours et encore de rendre leur liberté aux otages !
Chers amis, une accusation antisémite classique veut faire des Juifs des va-t’en-guerre. Le Crif a toujours soutenu tous les processus de paix entre Israéliens et Palestiniens et je le répète ici : parce que nous sommes juifs, parce que nous sommes humanistes, nous pleurons la détresse de toutes les populations civiles, israélienne et palestinienne, y compris donc à Gaza.
Mais dire cela ne nous empêchera jamais de distinguer une démocratie d’une organisation terroriste, de distinguer un agressé d’un agresseur. Israël est une démocratie imparfaite, comme le sont toutes les démocraties. Ses choix peuvent être questionnés, comme ceux de toutes les démocraties. Mais comme toutes les démocraties entraînées dans la guerre, la cause d’Israël est juste.
La cause d’Israël est juste, comme le sont tous les combats menés par des démocraties contre des régimes totalitaires.
Juste, comme tous les combats pour la liberté, cher Natan Sharansky, à qui nous remettrons le prix du Crif tout à l’heure.
Juste, comme la cause de l’Ukraine aux côtés de laquelle nous continuerons de nous tenir, cher Bernard-Henri Levy, dont le livre La solitude d’Israël vous sera offert ce soir,
Juste, comme celles des Ouïgours opprimés, des femmes afghanes persécutées, comme celle de tous les défenseurs des Droits de l’Homme qui combattent pour la justice et la liberté…
« Il y a un temps pour la guerre et un temps pour la paix » enseigne l’Écclésiaste. La paix, j’en suis convaincu, finira un jour par triompher dans la région, y compris entre Israéliens et Palestiniens. La résistance des Accords d’Abraham à la crise est un signal encourageant.
Mais parfois, ceux qui prétendent promouvoir la paix ne font qu’entretenir les hostilités. C’est le cas de l’UNRWA, qui cultive le mythe du retour des réfugiés palestiniens, tolère l’endoctrinement des enfants et dont les complaisances aveugles ou coupables avec le Hamas ont été tragiquement révélées le 7 octobre. C’est le cas aussi des instances internationales, où des majorités automatiques, parfois malheureusement avec la voix de notre pays, incitent les Palestiniens à se détourner des négociations pour privilégier des revendications unilatérales. La paix exige d’abord du courage.
Chers amis, dans la soirée du 13 avril, l’Iran lançait des centaines de drones et de missiles à l’assaut du territoire israélien. Face à l’axe Damas-Téhéran-Moscou, la France a, dit-on, joué un rôle significatif dans l’alliance inédite qui s’est formée aux côtés d’Israël. Je m’en réjouis. Mais notre pays a pourtant préféré dans un premier temps jeter un voile pudique sur sa participation. Je m’interroge avec vous : est-ce par trop grande humilité ? Pourquoi minimiser cet engagement contre un régime semant la terreur dans tout le Moyen-Orient ? C’est au contraire une opération à l’honneur de notre pays que nous devrions revendiquer haut et fort.
Ironie du calendrier, Olivier Faure, appelait quelques jours auparavant à un embargo sur les armes vendues à Israël. Rappelons cette évidence : si l’Iran, le Hezbollah, le Hamas et quelques autres déposent les armes, il y aura la paix. Si Israël dépose les armes, il n’y aura plus d’Israël. Vouloir désarmer Israël, c’est le livrer en trophée à ses ennemis. Le pacifisme béat fait toujours le jeu des totalitaires.
Cette attaque iranienne tient lieu de clarification : voilà ce que l’Iran ferait demain d’une arme nucléaire. Monsieur le Premier Ministre, l’Histoire nous enseigne qu’il faut toujours prendre au sérieux ce que disent les ennemis des démocraties, alors aujourd’hui tout doit être fait pour empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire.
« Rien de ce qui est humain ne nous est étranger. C’est ce qu’on appelle la vocation universelle de la France » écrivait Romain Gary. Ici-même l’an dernier nous avons scandé « Femmes, Vie, Liberté » pour saluer le combat des femmes iraniennes. Je veux redire ce soir notre solidarité au peuple iranien qui lutte pour retrouver la liberté et associer à notre mobilisation le nom du rappeur Toomaj Salehi, condamné à mort pour avoir osé soutenir la contestation. La France doit mener la campagne pour sa libération !
Chers amis, cette année marque le 30ème anniversaire du génocide des Tutsis au Rwanda et j’ai eu le privilège d’accompagner Stéphane Séjourné et Hervé Berville à Kigali, pour les cérémonies de commémoration. La France a une dette vis-à-vis du Rwanda : nous devons poursuivre notre examen de conscience et nous tenir aux côtés des Rwandais, face au retour des discours de haine contre les Tutsis, dans les pays limitrophes.
En Arménie, aussi, la France a un rôle particulier à jouer. Il y a en effet un trait continu entre le génocide de 1915 et le nettoyage ethnique qui a vidé le Haut-Karabakh de ses Arméniens en septembre dernier. Il y a un trait continu dans l’Histoire entre la menace existentielle sur la présence arménienne dans la région et le bruit des bottes aujourd’hui aux frontières de l’Arménie. J’espère pouvoir mener prochainement avec nos amis du CCAF une délégation entre Paris, Erevan et Jérusalem.
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Très chers amis,
En 1791, alors que vient d’être votée l’émancipation des Juifs de France, un jeune juif parisien, Samuel Lévy, écrivait une lettre à l'Assemblée constituante : « La France est notre Palestine, ses montagnes sont notre Sion, ses fleuves notre Jourdain. Buvons à l’eau vive de ses sources, c’est l’eau de la liberté ! […] La France est le refuge des opprimés. »
Peu de mots aussi forts ont été écrits sur l’osmose entre deux universalismes, celui du judaïsme et celui de la République.
Exigeant, défenseur de l’esprit critique, universaliste et laïc, le modèle républicain est le plus à même d’affronter les confusions et de relever les défis de notre époque, ceux de l’assignation identitaire, de l’islamisme, du communautarisme, des discriminations. Car contrairement à ce que prétendent les nouveaux inquisiteurs indigénistes ou décoloniaux, la République n’est pas le problème, elle est la solution !
Bien-sûr, il y a des discriminations et du racisme en France. Toutes les victimes, dont, je veux le dire ce soir, nos concitoyens de confession musulmane, nous trouveront à leurs côtés pour les défendre. Mais, non, en France il n’y a pas de racisme ou d’antisémitisme d’État. Il n’y a pas de racisme systémique.
L’universalisme républicain, c’est demander plus de République et la même République pour tous.
Cette République, c’est d’abord l’ordre républicain qui protège. Je veux saluer ce soir la mobilisation déterminante des forces de police et de gendarmerie dans ce combat incessant contre tous les semeurs de chaos. Monsieur le ministre de l’Intérieur, cher Gérald Darmanin, je salue votre détermination face à l’antisémitisme, face à l’islamisme, aux Frères Musulmans et à ses prêcheurs de haine, face aux groupuscules violents de l’ultra-gauche comme face aux activistes identitaires de l’ultra-droite. Nous ne devons jamais baisser la garde !
Quelle fierté républicaine, aussi, quand en France 200 000 personnes ont marché « contre l’antisémitisme et pour la République » le 12 novembre dernier à l’appel des Présidents du Sénat, cher Gérard Larcher, et de l’Assemblée Nationale ou quand notre pays a rendu un hommage national par le Président de la République à ses enfants assassinés le 7 octobre.
La mobilisation contre la haine des Juifs, c’est aussi les assises de la lutte contre l’antisémitisme, réunies ce matin à l’initiative d’Aurore Bergé, dont je connais l’engagement, et qui doivent sonner l’heure de la mobilisation générale de la société civile.
Dans ce combat, nous devons être plus efficaces pour reconnaître, condamner et punir les paroles et les actes racistes et antisémites, avec rapidité et sévérité pour restaurer le caractère dissuasif de l’État de droit.
Face au phénomène de masse à la faveur des réseaux sociaux, le cadre de la justice pénale n’est malheureusement pas adapté pour un traitement rapide et systématique. C’est pourquoi nous plaidons pour la mise en place d’une amende civile, qui sanctionnerait, sur le modèle de Hadopi, les auteurs de propos haineux sur Internet. L’antisémitisme évolue, nos réponses doivent progresser aussi !
Mais l’arme la plus puissante face aux idéologies de haine, c’est l’éducation. L’éducation contre toutes les confusions. L’éducation pour tenir la promesse républicaine d’émancipation. L’éducation pour lutter contre tous les déterminismes. L’éducation comme rampe d’accès à l’esprit critique. L’éducation contre toutes les assignations et les discriminations. L’éducation contre le racisme, contre l’antisémitisme, contre le sexisme, contre l’homophobie. Oui, l’éducation, assumons-le, pour la République.
Les islamistes l’ont tragiquement compris, testant sans cesse la résistance de nos convictions. La mémoire de Dominique Bernard, assassiné le 13 octobre dans son lycée à Arras, comme celles de Samuel Paty et Jonathan Sandler avant lui, nous rappellent cette évidence. Comme nous le rappelle aussi l’esprit de résistance des enseignants qui refusent de céder aux pressions des élèves, aux intimidations et menaces des parents, ou à l’autocensure.
Mais trop souvent, quand un proviseur ou un enseignant sont la cible de menaces islamistes, ce sont eux qui démissionnent ! Trop souvent, quand un élève est victime d’antisémitisme, de harcèlement ou de violence, c’est la victime qui change d’établissement !
Monsieur le Premier Ministre, nous connaissons votre attachement à l’école, à l’éducation, à la culture. Vous nous trouverez toujours à vos côtés pour soutenir l’école et les enseignants car renforcer les professeurs, c’est toujours renforcer la République ! Ils sont un rempart indispensable.
Pour défendre la République, il faut se méfier des chemins de traverse : quand des populistes prétendent vouloir défendre la République, c’est pour mieux l’étouffer. C’est la confusion que veulent nous imposer Marine Le Pen et le Rassemblement National. Mesdames, messieurs, le populisme, quel que soit son bord, sera toujours incompatible avec la République ! Il ne sera jamais la solution aux problèmes des Français.
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Chers amis,
Le Crif célèbre cette année ses 80 ans. Au cœur de la nuit, le Crif s’est construit en résonance au Conseil National de la Résistance avec lequel il partage à la fois l’esprit de résistance et l’ambition de dessiner un avenir meilleur pour tous. Face aux confusions morales de notre temps, cet héritage nous éclaire.
Le 10 avril 1957, Albert Camus reçoit le prix Nobel de littérature. À Stockholm, il dresse un constat sur son époque : « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse ».
Aujourd’hui comme hier, empêcher que le monde ne se défasse, c’est continuer à défendre l’esprit de la liberté et le génie de la démocratie. C’est poursuivre ensemble le combat contre toutes les confusions de notre temps.
Sans défaitisme, sans compromission,
Œuvrons ensemble pour la libération des otages et la liberté de tous les peuples au Moyen-Orient,
Cultivons ensemble le plus beau jardin du monde,
Celui où poussent la liberté, l’égalité et la fraternité,
Pour les Juifs de France, pour tous les Français, pour la République, et pour la France.
Yonathan Arfi, Président du Crif