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Pour Alain Juppé, il existe entre la France et Israël une relation particulière, une amitié indéfectible, un lien intime
Arié Bensemhoun, délégué des Amis d’Israël, a fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes des tueries de Toulouse et de Montauban. Le président d'ELNET-France, Pierre Dassas, a ouvert les travaux, passant immédiatement la parole à Nicole Guedj, ancien ministre et présidente de la Fondation France-Israël. Nicole Guedj a notamment insisté sur le fait qu'on parle trop souvent des ennemis d'Israël alors que les amis de l'État juif sont bien plus nombreux. Elle a également donné les grandes lignes d'un sondage IPSOS particulièrement favorable à Israël.
Lui succédant, Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères et européennes, a narré avec émotion son récent voyage en Israël, à la suite de la tuerie de Toulouse. « C'est le sang de nos deux pays qui a coulé » a dit le ministre, ajoutant : « L'antisémitisme est contraire à toutes les valeurs de la République ». Pour Alain Juppé, il existe entre la France et Israël une relation particulière, une amitié indéfectible, un lien intime. Pour lui, cette relation entre la France et Israël sort plus renforcée et plus vigoureuse après le drame du lycée Ozar Hatorah. Abordant la question de la menace nucléaire iranienne, le ministre d'État a assuré que « face aux menaces, Israël trouvera toujours la France à ses côtés ».
« Nous n'accepterons jamais que l'Iran possède l'arme atomique » a martelé le ministre. Par ailleurs, il a insisté sur le fait que la France n'a jamais baissé la garde contre le terrorisme, ajoutant : « Les tirs contre Israël venant de Gaza sont intolérables et la France les condamne avec force ». Enfin, rappelant le jumelage de Bordeaux dont il est le maire, avec Ashdod, Alain Juppé a terminé sur ces mots : « Vive Israël ! Vive la France ! Vive l'amitié franco-israélienne ».
Édith Cresson, qui lui a succédé à la tribune, a choisi d'évoquer des souvenirs personnels et l’ancien Premier ministre a expliqué comment, selon elle, on devient un ami d'Israël.
Une première table ronde a suivi cette série d'interventions liminaires. Elle avait pour thème : « Printemps arabe, Iran et Syrie, nouveaux risques, nouveaux défis » et réunissait Alexandre Adler et Michel Taubmann.
Puis, ce fut au tour de Manuel Valls, directeur de la communication de la campagne de François Hollande et maire d'Évry, de prendre la parole. Il a choisi de se référer au texte de la proclamation d'Indépendance de l'État d'Israël, par David Ben Gourion. « Ce texte remarquable », a-t-il dit, « est la meilleure défense pour contrer les ennemis d'Israël ». Rappelant la longue tradition des liens entre la gauche, le PS et Israël, qu'il a défini comme une « nation start-up », « grande nation parmi les nations », Manuel Valls a fustigé le boycott d'Israël, qu'il a qualifié d'absurde, critiquant l'UOIF pour le choix de ses invités douteux lors de son prochain rassemblement.
Députée maire UMP de Nancy, Valérie Rosso-Debord - après la projection d'un extrait du discours de Nicolas Sarkozy à Villepinte, où le président avait dit avec force son attachement à Israël - s'est élevée contre l'indignation sélective de Stéphane Hessel et de ses amis. « Israël, c'est la démocratie, la prospérité, la stabilité », a-t-elle insisté.
Après la projection d'une série de vidéos sur la coopération franco-israélienne dans les domaines les plus divers, Pierre Lellouche, secrétaire d'État au Commerce extérieur, a axé son discours sur son expérience personnelle d'Israël, notant que si « le Kibboutz a changé , Israël réussit remarquablement dans le high-tech » et ajoutant que « la France s'est beaucoup inspirée d'idées israéliennes, comme les pôles de recherche ou la réforme des universités ».
« Il faut arrêter de diaboliser Israël », a affirmé le Secrétaire d’État. « Le poison qui est distillé par certains médias et Internet a un effet véritablement dévastateur », a-t-il ajouté.
Une deuxième table ronde, sur le thème de « L'indignation sélective »,a réuni Sophie Chauveau, Gilles-William Goldnadel, Jacques Tarnero et Jean-Charles Zarka.
Gilles-William Goldnadel a assuré que « Sans les gens qui l'ont encensé, Stéphane Hessel ne serait rien », ajoutant : « Une très grande partie de la presse française accepte cette indignation sélective ».
Prenant la parole, Christian Estrosi, ancien ministre et député maire de Nice, a déclaré : « l'histoire d'Israël, c'est l'histoire de notre civilisation tout entière ». Il a fustigé à son tour l'UOIF et a rappelé avec émotion les nombreux voyages d'élèves niçois en direction des camps de la mort.
Présidente du Parti chrétien démocrate, Christine Boutin a rappelé le soutien de sa formation à Israël et à la sagesse juive, expliquant : « Israël est une promesse qui vient du fond des âges et qui nous dépasse infiniment ».
Après un message vidéo de Jean-François Copé, député maire de Meaux et secrétaire général de l'UMP, Claude Goasguen, député maire UMP du 16ème arrondissement et président du groupe d'amitié France-Israël à l’Assemblée nationale, s'en est pris à une certaine presse et a fustigé la désinformation, estimant qu'il n'est pas admissible que tant de contre-vérités sur Israël soient véhiculées dans les médias. Il a contesté la position de la France pour l'admission de la Palestine à l'UNESCO. Pour rattraper ce qu'il estime être une erreur, il a espéré que la France fera tout ce qui est en son pouvoir pour qu'Israël soit enfin admis au sein de l'Organisation internationale de la Francophonie et a prôné la création d'un Office franco-israélien de la Jeunesse française et israélienne.
Deux représentants de la société civile, le pasteur Florence Taubmann, présidente de l'Amitié judéo-chrétienne de France et le docteur Paul Kieusseian, président de Sassoun, association d'amitié entre le peuple arménien, le peuple juif et Israël en présence du rabbin Michel Serfaty, président de l'Amitié judéo-musulmane de France, ont exprimé, à leur tour, leur amour d'Israël.
C'est au président du CRIF, Richard Prasquier, qu'il est revenu de conclure la soirée. Il a choisi de le faire en racontant trois anecdotes personnelles très édifiantes et en se félicitant de la forte et saine réaction nationale après le drame de Toulouse.
Après de vifs remerciements de Samy Ravel, ministre plénipotentiaire près l'ambassade d'Israël à Paris, les participants ont entonné l'Hatikva et la Marseillaise.
Dans le public, on notait, entre autres, la présence de nombreuses personnalités politiques, ainsi que des représentants de la communauté juive. Une dizaine d’organisations étaient partenaires de cette soirée, ainsi que les acteurs de la coopération bilatérale entre la France et Israël.
Un joli coup d'essai. Une soirée très réussie. Bravo aux organisateurs!
Jean-Pierre Allali