Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Solitude d'Israël, par Bernard-Henri Lévy

17 Avril 2024 | 80 vue(s)
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Actualité

Discours de Marcel Dreyfuss,  Président d’honneur du Consistoire, représentant du Crif ARA - Dimanche 18/7/2021 au CHRD

Discours prononcé à la cérémonie du 18 juillet par M. Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine, lors de la « Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites commis par l’État français de Vichy et en hommage aux Justes de France. »

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Israël
Portrait de Sophie Taïeb
Incendie du tombeau de Joseph
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16 Octobre 2015
Catégorie : Israël

Détruire la cité ancienne de Palmyre et faire brûler le tombeau de Joseph reviennent-ils vraiment au même ? Pas pour tout le monde.

Quand les larmes se transforment en espoir d'un monde meilleur.

Maxime Perez est journaliste, correspondant pour la presse française en Israel et spécialiste des affaires militaires pour la chaine i24News.
Marc Knobel Directeur des Etudes du CRIF à confié à Maxime Perez le soin de présenter une étude sur l'Opération Bordure Protectrice.

Lundi dernier, l’ancien Président de la République était en Israël. Une visite étrange, hybride où le mélange des genres s’ajoute à la confusion des rôles.

Les français d'Israël, et en particulier ceux qui ont immigré de France durant les quinze dernières années, ont en grande majorité souhaité la réélection de Benjamin Netanyahu.
Déçus par l'attitude des politiques français face à l'islamisme et l'antisémitisme, beaucoup voient en Bibi un dirigeant politique charismatique doté d'une capacité à affirmer avec une assertivité rare la cause d’Israël à la face du monde et savent que ses concurrents en politique n'ont pas cette compétence exceptionnelle.
De plus, comparant la réussite de l'économie d'Israël face à la faillite de l'économie française, ils ne comprennent pas pourquoi la plupart des médias israéliens et analystes politiques sont tellement critiques envers celui qu'ils considèrent à juste titre comme un héros du peuple juif. 

Le 17 mars dernier, les israéliens ont voté et réélu Benjamin Netanyahou.

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Opinion

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Solitude d'Israël, par Bernard-Henri Lévy (*)

 

Depuis le pogrom du 7 octobre 2023 et l’intervention militaire israélienne dans la bande de Gaza, on ne compte plus le nombre de prises de position : politiciens, universitaires, hommes et femmes de lettres, artistes… Chacun y est allé de son couplet, souvent de manière défavorable à l’État juif, qui, pourtant, a agi en situation de légitime défense et de volonté de protéger ses citoyens. Dans ce contexte, il est heureux que la voix d’un intellectuel de renommée mondiale et à la respectabilité incontestable, se fasse entendre.

Dans sa plaidoirie en faveur d’Israël, BHL, qui s’est rendu dans le pays dès le lendemain du drame, met en avant son expérience de témoin des conflits les plus divers qui ont, ces dernières années, secoué la planète : guerres de Gaza de 2009 et 2014, bataille de Kirkouk, Bosnie, Rwanda, bataille de Mossoul en Afghanistan, Darfour, Angola…

Sur place, il faut se rendre à l’évidence : « Jamais, depuis la Shoah par balles, l’on n’avait vu des Juifs massacrés ainsi, à bout portant, juste parce qu’ils étaient juifs ».

Dans sa monstration, BHL prend à témoin nombre d’auteurs et philosophes : Schürmann, Heidegger, Primo Levi, Élie Wiesel, Imre Kertèsz, Edgar Poe, Jacques Lacan, Maïmonide, Rachi, Emmanuel Levinas, Platon, Descartes, Aragon, Jean Genet, Romain Gary, Akiva, Proust, Kafka, Albert Cohen, Rosenzweig, Scholem, Buber…

Le Hamas, nous dit BHL, c’est Amalek, le plus ancien ennemi du peuple juif, qui revient. C’est l’exemple même du fascislamisme comme au temps des relations douteuses entre Hadj Amine El Husseini, Grand mufti de Jérusalem et Adolf Hitler. Oui, il convient de le rappeler, il y a eu un nazisme arabe. « C’est tout cela qui réduit à néant le mythe d’une Palestine innocente à laquelle l’on imposerait de réparer le crime de la Shoah ». Le rôle pervers de certains fonctionnaires de l’UNRWA est souligné. Comment ose-t-on parler d’apartheid à propos d’Israël, nous dit le docteur honoris causa de l’université de Jérusalem quand on sait que ce pays compte deux millions d’Arabes jouissant des mêmes droits économiques, sociaux et civiques que leurs concitoyens juifs. Sans oublier que certains osent traiter Israël de fait colonial. Ridicule quand on sait que la présence juive est millénaire depuis l’époque romaine. Si les Israéliens étaient des colons, où serait leur métropole d’origine ?

C’est un fait incontestable : la guerre de Gaza a engendré une vague mondiale d’antisémitisme et l’auteur nous donne des exemples terribles, en France et ailleurs.

De tous côtés, on crie en direction d’Israël : « Cessez le feu ! » ou encore : « Un État pour les Palestiniens ! ». OK, nous dit Lévy, mais chaque chose en son temps : « La justice pour les Palestiniens qui auront renoncé à la terreur et accepté Israël, oui, bien sûr. Oui, mille fois. Mais pas là. Pas comme ça. Pas comme un salaire de la peur que nous inspire le djihadisme. Et donc, précisément, pas le jour d’après ».

Les Juifs sont seuls, donc, décidemment et dramatiquement seuls. Mais, comme disait Claude Lanzmann : « Pourquoi Israël ». Eh bien, tout simplement parce que cette terre, achetée morceau par morceau au prix fort, est la patrie historique du peuple juif. Et, qu’on se le dise : « L’âme, l’esprit et le génie du judaïsme tiennent bon dans la tourmente ».

Bref, en un mot comme en cent : Israël doit gagner cette nouvelle guerre parce que c’est un devoir. Une démonstration fulgurante.

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Grasset, mars 2024, 176 pages, 17 €.

 

 

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