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Publié le 27 octobre dans France Bleu
Le 12 février 2015, cinq adolescents âgés de 15 à 17 ans profanaient près de 300 des 400 tombes du cimetière juif de Sarre-Union. Six ans et demi après les faits, Gérald Darmanin, le ministre de l'intérieur, est attendu sur place ce jeudi soir pour participer à une cérémonie de réhabilitation.
Aujourd'hui, les 269 stèles profanées sont à nouveau debout. Pour le Consistoire israëlite du Bas-Rhin, propriétaire du cimetière et qui a géré les travaux au nom des 42 parties civiles, la dignité du cimetière a été rétablie. C'est un travail de fourmi qui a duré un an et demi car beaucoup de stèles avaient été brisées et les débris de grès éparpillés.
Montant de la facture : 400 000 euros, payés par les assureurs des parents des profanateurs. Reste encore à réaliser le dernier volet de ces travaux, c'est-à-dire reconstituer les noms et les écritures qui figuraient sur les stèles les plus abîmées.
"Au nom des miens, je suis plus qu'écœuré - l'une des parties civiles"
Ces travaux laissent un goût amer à Jacques Wolf, l'unique représentant de la communauté juive de Sarre-Union. Les tombes de son grand-oncle et de sa tante ont été fracassées dans la profanation. Mais pour lui la réhabilitation du cimetière s'apparente à un "bricolage à base d'un peu de colle, de ciment et de badigeonnage". "Au nom des miens et de ma famille je suis plus qu'écœuré" lâche Jacques Wolf qui sera malgré-tout présent à la cérémonie de jeudi après-midi.
Les cinq adolescents auteurs des faits ont depuis été condamnés à des peines de 8 à 18 mois de prison avec sursis, assorties de travaux d'intérêt général. Le tribunal a retenu la motivation antisémite. Une audience civile doit se tenir d'ici quelques semaines pour se pencher sur le préjudice moral.