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Publié le 13 Février 2013

Création du "Prix Ilan Halimi contre l’antisémitisme"

Communiqué de Jérôme Guedj, Député et Président du Conseil Général de l’Essonne, 13 février 2013

 

Le 13 février 2006, Ilan Halimi, jeune juif de 20 ans, est retrouvé agonisant sur les voies de RER en gare de sainte Geneviève des Bois (91), trois semaines après son enlèvement. Il décèdera quelques heures plus tard. Trois semaines de séquestration, de sévices, de coups, de tortures. Trois semaines ayant permis l’expression, à huis clos, de l’antisémitisme le plus sauvage. Trois semaines où l’antisémitisme, la violence et l’ignorance se mélangent en un cocktail explosif dont les éclats demeurent et continueront, si l’on n’y prend garde, à fissurer le pacte républicain.

 

Sept années ont passé et le souvenir demeure – pour moi – d’autant plus vivace que les évènements de Toulouse l’an passé donnent à l’enlèvement et à l’assassinat tragique d’Ilan Halimi un relief particulier. Si la tentation a pu exister chez certains de nier le caractère spécifiquement antisémite de ce meurtre en le rangeant à la rubrique des faits divers, l’affaire Merah démontre bien la persistance d’un phénomène que nous devons combattre, collectivement, sans aucune complaisance.

Cette réalité sociale nouvelle doit interpeler notre société au plus profond d’elle-même. Lors de son remarquable discours de commémoration de la Rafle du Vel d’Hiv le 22 juillet dernier, le Président de la République rappelait que «  la Shoah n’avait été rendue possible que par des siècles d’aveuglement ; de bêtise et de mensonge » et citant Primo Levi, ajoutait : « sauf exception, ils n’étaient pas des monstres, ils avaient notre visage ».

Dès lors, comment combattre le poison qui conduit à assassiner des individus parce qu’ils ont le tort d’être nés juifs ? Quelles mesures prendre pour s’attaquer au mal et aux causes du mal ?

Comme parlementaire, comme Président de Conseil Général, je souhaite que l’éducation soit au cœur de notre projet collectif de lutte contre l’antisémitisme. Lors du procès des meurtriers d’Ilan Halimi, les prévenus avaient tous moins de trente ans et certains étaient même mineurs au moment des faits. Mohammed Merah avait lui 24 ans lors de la tuerie de Toulouse. Et le torrent de haine qui s’est déversé il y a quelques mois sur twitter était pour l’essentiel le fait de jeunes puisqu’on sait que 80% des utilisateurs de ce réseau de micro-blogging ont entre 15 et 29 ans.

C’est la raison pour laquelle, en ce jour anniversaire de la mort d’Ilan Halimi, je participe  à la cérémonie du souvenir organisée là même où Ilan a été retrouvé agonisant, cérémonie organisée depuis 7 ans à l’initiative d’Olivier Leonhardt, maire de Sainte-Geneviève-des-Bois.

C’est la raison pour laquelle, cette année, j’ai annoncé au nom du Conseil Général de l’Essonne, la création du "Prix Ilan Halimi contre l’antisémitisme".  Ce prix, doté de 10.000 euros, viendra, chaque année le 13 février récompenser toute initiative, conduite en Essonne ou ailleurs dans le pays, visant à déconstruire les stéréotypes antisémites: travail de recherche universitaire, initiative culturelle, projet associatif, scolaire ou périscolaire. Ce prix qui incarnera les valeurs de fraternité de cohésion et d’universalisme du département sera remis par un jury composé d’élus, de personnalités académiques et intellectuelles, de membres du CRIF, de représentants de l’éducation nationale et des associations de lutte contre le racisme.

Ici, ce n’est pas de communauté qu’il s’agit, mais de la République. La République qui émancipe, libère et protège. La République du vivre ensemble et de la fraternité.

 

Jérôme Guedj

Député et Président du Conseil Général de l’Essonne