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Published on 26 October 2022

Communiqué du Crif - Solidarité avec les auteurs français menacés par des propos du Ministre de la Culture libanais

Dans ce communiqué, publié le 26 octobre 2022, le Crif exprime sa solidarité aux auteurs français menacés par des propos du Ministre de la Culture libanais lors du salon "Beyrouth Livres".

Communiqué du Crif, 26 octobre 2022 - Paris

 

Du 19 au 30 octobre, se tient au Liban le salon "Beyrouth Livres", organisé par l'Institut français et devant réunir plus d'une centaine d'auteurs francophones.

Avant l'ouverture de ce salon, les auteurs Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Pascal Bruckner, Sélim Nassib et Eric-Emmanuel Schmitt ont annoncé leur refus de participer à ce salon du livre de Beyrouth, quelques jours après les propos du ministre de la culture libanais Mohamed Mortada, accusant des auteurs français d'avoir "embrassé les projets sionistes dans la pensée et dans la pratique, les soutenant aussi bien dans leurs travaux littéraires que dans leur vie quotidienne".

Il avait ajouté à l'adresse de la France : "nous ne permettrons pas à des sionistes (...) de diffuser le venin du sionisme au Liban, même si, en apparence, ils semblent détenir les passeports de votre pays".

"Il n'appartient ni au Hezbollah ni à l'Iran de déterminer les auteurs français autorisés à représenter la francophonie au salon Beyrouth Livres", Yonathan Arfi

Proche du parti chiite Amal, affilié au Hezbollah, Mohamed Mortada a pris en otage ce salon du livre en le détournant de sa finalité littéraire et culturelle. Illustrant la mainmise de l'Iran sur le Hezbollah et ses satellites, Mohamed Mortada avait rencontré le 11 mai dernier à Téhéran le ministre iranien des affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, centrant leur échange sur le combat contre le sionisme et la normalisation avec Israël.

Pour Yonathan Arfi, président du Crif : "Il n'appartient ni au Hezbollah ni à l'Iran de déterminer les auteurs français autorisés à représenter la francophonie au salon Beyrouth Livres. La France et ses institutions doivent montrer un front uni face à ces intimidations".

Le Crif demande à l'Institut français de soutenir publiquement les écrivains dans leur démarche morale exemplaire et de condamner les déclarations du ministre libanais de la Culture.