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Francis Kalifat a rencontré le Premier vice-Président du Sénat Roger Karoutchi, Président du Groupe d'Amitié France-Israël du Sénat. Il était accompagné de Robert Ejnes, Directeur exécutif du Crif.
La rencontre fut l'occasion d'un échange assez large sur l'actualité politique, l'inquiétude partagée sur le développement de l'antisémitisme en France et sur le vote récent de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA par le Sénat dont Roger Karoutchi a expliqué l'importance pour une lutte efficace contre l'antisémitisme.
Roger Karoutchi a également développé les objectifs du Groupe d'Amitié France-Israël du Sénat. Une rencontre prochaine entre le Groupe d'Amitié France Israël du Sénat et le Bureau du Crif est envisagée.
Le Crif : La France vit actuellement une période troublée, par la crise sanitaire d’une part, mais aussi par un débat politique malsain qui remet en cause des vérités historiques, notamment sur la période de la Shoah et de l’Affaire Dreyfus. Qu’en pense le Sénateur, Vice-Président du Sénat, ancien Professeur agrégé d’histoire et Inspecteur général de l’Éducation nationale ?
Roger Karoutchi : Les campagnes électorales sont rarement des moments de modération. Mais c’est vrai qu’il est rare, et c’est heureux, que l’on en vienne à se reposer des questions sur l’innocence du Capitaine Dreyfus. Celui-ci a subi un procès inique, a été envoyé au bagne de l’Île du Diable, avant plusieurs procédures établissant de manière irréfutable le fait qu’il était victime d’un coup monté.
Quant à la polémique sur le Maréchal Pétain, elle est absurde. Pétain a souhaité la collaboration avec l’Allemagne Nazie, a annoté de sa main le Statut des Juifs d’octobre 1940, avec un fichage et le port de l’étoile jaune qui vont permettre à l’occupant d’organiser des rafles avec le concours, malheureusement, de la police française aux ordres de fonctionnaires nommés par Vichy.
Je pense que maintenir l’élection présidentielle à un niveau élevé, c’est d’abord ne pas travestir ou réécrire l’Histoire, ce qui, au demeurant, n’est pas porteur de voix.
Le Crif : Le Sénat vient d’adopter une résolution de lutte contre l’antisémitisme basée sur la définition de l’antisémitisme de l’IHRA, sans opposition. En quoi cette résolution est-elle importante ?
Roger Karoutchi : La Résolution contre l’Antisémitisme a été adoptée à l’unanimité par le Sénat. Ce texte est un ajout important aux différents textes de lois réprimant le racisme et l’antisémitisme. Il dit clairement ce qui doit être qualifié d’antisémite, ce qui permet de réduire les doutes sur la qualification judiciaire.
J’ai, bien sûr, défendu en séance le texte de cette Résolution, même si j’ai fait observer qu’elle était rendue d’autant plus nécessaire que le nombre d’actes antisémites a explosé en dix ans.
Le Crif : Vous êtes le nouveau Président du Groupe d’Amitié France-Israël au Sénat. Quels sont les rôles et objectifs de ce groupe ? Quelles sont vos ambitions pour ce groupe d’Amitié France-Israël ?
Roger Karoutchi : J’ai pris en septembre 2021 la présidence du Groupe d’Amitié France-Israël du Sénat. Ce groupe est destiné à accroître les relations entre nos deux pays, en liaison avec les gouvernements, les acteurs politiques et, naturellement, le Groupe d’Amitié Israël-France de la Knesset. Le Groupe est évidemment très attentif à l’ensemble des problèmes de sécurité concernant Israël, à la situation dans l’ensemble du Proche Orient, mais aussi au développement des nouvelles technologies ou des avancées médicales. Mieux se connaître pour mieux comprendre et coopérer est évidemment une priorité. Dès que les conditions sanitaires le permettront, nous reprendrons une politique active d’échanges et de déplacements.
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