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Published on 15 October 2020

Crif - Francis Kalifat : "L’Europe doit mettre un terme à l’expansionnisme turc"

Dans une tribune publiée dans Actualité Juive, le Président du Crif entend condamner avec force le jeu du Président turc et redire son amitié et sa solidarité avec le peuple arménien.

Tribune du Président du Crif Francis Kalifat publiée dans Actualité Juive, le 14 octobre 2020

 

Si les démocraties européennes ne s’unissent pas pour l’arrêter, Recep Tayyip Erdogan pourrait bouleverser le siècle.

Depuis plusieurs années, le Président turc mène une politique agressive et expansionniste faite de menaces, d’intimidations et de coups de mentons qui rappelle le tristement célèbre Empire Ottoman qui a dominé une partie du monde pendant des siècles et qu’il rêve de rétablir.

Après avoir montré ses muscles en Syrie contre les Kurdes, fourni armes et combattants syriens au gouvernement libyen d’union nationale dirigé par Fayez al-Sarraj, soutenu par les Frères Musulmans, ouvert un nouveau front dans le nord de l’Irak et menacé la Grèce et Chypre en Méditerranée orientale en violant leurs eaux territoriales, Erdogan s’est trouvé un nouveau terrain de jeu dans le Caucase.

Alors qu’en France, les Arméniens sont attaqués et injuriés par les militants ultranationalistes turcs (les loups gris), le Président turc vient s’impliquer directement dans le conflit du Haut Karabakh apportant un soutien actif à l’Azerbaïdjan, qui mène la guerre contre un territoire dont la population est ethniquement et culturellement en grande majorité arménienne suscitant une réaction compréhensible de l’Arménie.

Mon propos n’est pas ici de dire le droit international ou la légitimité des uns ou des autres sur ce territoire, je n’ai ni la compétence ni l’autorité pour cela, mais bien de redire à cette occasion notre amitié, notre solidarité et notre proximité avec nos compatriotes Arméniens, plus largement avec le peuple Arménien et de condamner avec force le jeu du Président turc. Plutôt qu’user de son influence pour calmer les tensions, il vient une nouvelle fois les attiser, pensant ainsi se servir du conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Artsakh pour poursuivre sa volonté déstabilisatrice au Caucase et ses ambitions expansionnistes qui mettent en danger la stabilité et la paix dans la région mais aussi en Europe.

Il est temps pour l’Europe de prendre toute la mesure du danger et de montrer un front uni pour stopper l’expansionnisme turc.

Comme il est temps pour Israël, d’envoyer un message fort à Tayyip Erdogan, dont on connait les attaques virulentes et récurrentes qu’il profère et les liens forts qu’il entretient avec le Hamas, en s’engageant dans un processus de reconnaissance du génocide Arménien.