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Published on 30 March 2020

Ça s’est passé aujourd’hui - 30 mars 1928 : Naissance de Robert Badinter

Il y a peut-être 1, 5, 10 ans ou encore un siècle tout juste, se produisait un événement marquant. Dans cette nouvelle rubrique intitulée « Ça s’est passé aujourd’hui », à l'image d'un éphéméride, le Crif revient sur quelques événements majeurs de l’Histoire date par date.

30 mars 1928 : Naissance de Robert Badinter

Avocat, universitaire, essayiste et homme politique français, mais également Président du Conseil Constitutionnel de 1986 à 1995.

Aujourd’hui, Robert Badinter est principalement connu pour son combat contre la peine de mort. C’est en tant que Garde des Sceaux qu’il obtient l'abolition de la peine de mort en France le 9 octobre 1981.

Il est également connu pour son combat contre l’antisémitisme.

 

Son histoire

Robert Badinter né dans une famille juive originaire de Bessarabie, le 30 mars 1928 en France.

Pendant la Shoah, Robert Badinter perd plusieurs membres de sa famille parmi lesquels son père, sa grand-mère maternelle ou encore un de ses oncles.

Son père, Simon Badinter, est arrêté par la Gestapo lors de la rafle de la rue Sainte-Catherine à Lyon le 9 février 1943. Robert Badinter est alors âgé de 14 ans. Il est déporté depuis le Camp de Drancy par le convoi n°53, le 25 mars 1943, au camp d’extermination de Sobibor où il meurt peu de temps après son arrivée.

Sa grand-mère paternelle (Scheindlea Badinter), née le 1er janvier 1863 en Moldavie, est arrêtée par la police française lors de la rafle du 24 septembre 1942 et déportée dans le convoi n°37, le 25 septembre 1942, du camp d’internement de Drancy vers le camp d’Auschwitz. Elle meurt durant le voyage, à 79 ans.

Quant à lui, il échappe de justesse à la déportation le jour où son père est arrêté. Il trouve par la suite refuge, de mars 1943 à août 1944, avec sa mère, Charlotte Rosenberg, et son frère, Claude Badinter, à Cognin en périphérie de Chambéry. Sur place, il entre au lycée Vaugelas inscrit avec de faux papiers, portant le nom de Berthet.

Ses combats

Après la guerre, Robert Badinter commence des études de Lettres et de Droit puis s'inscrit au barreau de Paris en 1951 pour devenir avocat. Après avoir obtenu une agrégation de Droit en 1965, il devient maître de conférences à l'Université.

Robert Badinter ne quitte pas pour autant les prétoires où il plaide contre la peine de mort.

En 1972, il est le défenseur de Roger Bontems mais ne parvient pas à éviter la peine de mort à son client. La Cour n'avait pourtant retenu que la complicité dans l'affaire du meurtre d'une infirmière et d'un gardien de la centrale de Clairvaux. Cette condamnation, le fait qu'une personne qui n'avait pas tué puisse être tuée par la justice, révolta Robert Badinter.

C’est principalement pour cette raison qu’il accepte de codéfendre Patrick Henry, qui avait tué un garçon de sept ans en 1976. Grâce à sa plaidoirie contre la peine de mort en 1977, il sauve Patrick Henry de la peine capitale. Celui-ci est alors condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Plus tard, alors qu'il occupe le poste de Garde des Sceaux, fonction qu'il exerce entre juin 1981 et février 1986, il fait voter au Parlement la loi sur l'abolition de la peine de mort. Celle-ci est finalement promulguée le 10 octobre 1981.

Nommé par François Mitterrand, il devient par la suite président du Conseil constitutionnel jusqu'en 1995, date à laquelle il est élu sénateur PS des Hauts-de-Seine et ce jusqu'en 2011.

En 2015, il participe à la réforme du Code du travail et publie avec le juriste Antoine Lyon-Caen Le Travail et la Loi.

 

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Source : France Culture