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Published on 5 December 2019

France/Antisémitisme - "Vous ne nous effacerez pas" : les paroles fortes du grand rabbin de Strasbourg

Hier, mercredi 4 décembre, le ministre de l'Intérieur s'est rendu à Westhoffen après la découverte de la profanation de 107 tombes du cimetière juif de la ville. Une journée pleine d'émotion ponctuée par les déclarations fortes des personnalités publiques et politiques présentes ainsi que des représentants communautaires et religieux de la région.

Publié le 4 décembre 2019 sur le site des Dernières Nouvelles d'Alsace

Mercredi 4 décembre 2019

17h. L’enquête a été confiée à la section de recherche de gendarmerie de Strasbourg qui dispose d’une cellule spécialisée concernant les affaires de dégradations à connotations racistes et antisémites Des techniciens étaient sur place pour effectuer divers prélèvements à différents endroits du cimetière. Ils doivent désormais les exploiter.

De son côté, l’enquête de voisinage n’a « pas apporté d’éléments déterminants », indique le procureur de Saverne.

D’après les premiers éléments de l’enquête, un lien avec les tags de Schaffhouse-sur-Zorn est probable, voire avec ceux de Rohr. En revanche, il n’y a aucun élément qui permet, pour l’instant, de faire un rapprochement avec les faits de Quatzenheim. Les investigations techniques permettront peut-être de rapprocher ces différents faits, précise-t-il.

12h. "Cette profanation, c'est la profanation, de toute la République", a déclaré le ministre de l'Intérieur à la suite de sa visite du cimetière. Christophe Castaner a ensuite annoncé la création d'un Office national de lutte contre la haine.

Attendu ensuite à la préfecture du Haut-Rhin (Colmar) pour une visite du service des étrangers, puis à une inauguration de l’espace France Services installé dans la sous-préfecture d’Altkirch, il a quitté les lieux vers 12h30.

Juste avant le ministre de l'Intérieur, le maire de Westhoffen, Pierre Geist, avait déclaré : "Ce n'est pas ça l'Alsace. C'est une terre de tolérance où catholiques, protestants et juifs ont vécu en harmonie parfaite pendant des siècles. Cette intolérance est inadmissible. Je ne pensais pas que ça arriverait chez nous."

Harold Abraham Weill, grand rabbin de Strasbourg a a dénoncé un "acte ignoble" et remercié les représentants des autres cultes : "Malheureusement, on s'est trop croisés dans des cimetières profanés ces derniers mois...." Puis il a martelé ces paroles fortes : "Ce n'est pas un coup de peinture qui va effacer notre mémoire, ce n'est pas un coup de peinture qui va effacer notre identité, ce n'est pas un coup de peinture qui va effacer notre présence en Alsace depuis des siècles." Et s'adressant à l'auteur ou aux auteurs des profanations : "Vous ne nous effacerez pas."

Maurice Dahan, président du Consistoire israélite du Bas-Rhin, a pour sa part assené que "cette violence n'est plus supportable".

La rabbin Delphine Horvilleur a fait part de son indignation sur Facebook en publiant ce mardi soir un long post débutant par "je suis enfant de Westhoffen, même si je n’y ai jamais mis les pieds".

11h30. Le ministre de l'Intérieur vient d'arriver à Westhoffen. Jean-Louis Debrė est également présent : sa tombe familiale fait partie des tombes profanées.

11h. Le 19 février 2019, le ministre de l'Intérieur était à Quatzenheim, où le cimetière juif venait d'être profané. Ce mercredi, le ministre de l'Intérieur était une nouvelle fois attendu dans le Bas-rhin, à Westhoffen, pour le même motif.

Ce mercredi matin, les enquêteurs sont toujours sur place. Le président de la Région Grand Est Jean Rottner, mais aussi de nombreux élus strasbourgeois, à commencer par le maire de Strasbourg Roland Ries et ses adjoints Alain Fontanel, Pernelle Richardot et Mathieu Cahn, ou encore le conseiller municipal d'opposition Jean-Philippe Vetter.