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Quelles sont aujourd’hui les moyens de suivre ces centaines d’individus à risques ? Nous nous sommes penchés sur les moyens existants et les défis à venir :
Il existe trois QPR en France (quartier de prise en charge de la radicalisation). Récemment, l’un de ces espaces s’est ouvert à la prison de la Santé à Paris, qui accueille ainsi ses premiers détenus radicalisés. Les deux autres QPR sont à Condé sur Sarthe et à Lille.
Il s’agit d’un lieu isolé en partie du reste de la prison. Tous les surveillants portent des gilets pare-lame. Chaque ouverture de cellule se fait en présence de trois surveillants. Les cellules sont toutes individuelles (le quartier de la Santé possède 15 cellules).
Malgré la volonté affichée de limiter les interactions entre les détenus radicalisés et les autres (pour éviter la « contagion »), ces détenus pas comme les autres ont néanmoins accès à certains équipements comme le gymnase, ou encore les parloirs.
Fait notable, l’équipe de surveillants de la Santé compte aussi deux femmes.
Avant d’intégrer un QPR, les détenus passent par le QER (Quartier d’Evaluation de la Radicalisation). Il y en a 6 en France. En effet, il est fondamental de comprendre quel est le degré de dangerosité d’un détenu avant de décider de le placer avec les autres résidents, à l’isolement, ou en QPR. Psychologues, aumôniers et conseillers pénitentiaires s’attellent à cette lourde tâche.
Et une fois dehors…
Tout d’abord, dans certains cas, le détenu remis en liberté doit tout de même se soumettre à une surveillance électronique (sous forme d’un bracelet par exemple).
Par ailleurs, depuis juillet 2016, les personnes condamnées dans des affaires liées au terrorisme sont automatiquement inscrites au Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes (FIJAIT), et doivent du coup déclarer tout changement d’adresse et tout déplacement à l’étranger au plus tard 15 jours avant la date du voyage. Elles sont aussi enregistrées au Fichier des personnes recherchées (FPR). Cela permet d’anticiper tout départ, et de faire en sorte d’avoir une vision de qui réside où et qui voyage. Par ailleurs, divers moyens de surveillance sont à l’étude, certains ayant déjà été mis en œuvre, notamment par le service du renseignement pénitentiaire. Enfin, certains détenus seront suivis après leur libération, afin de tenter de poursuivre leur déradicalisation.
Sophie Taïeb